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Département du Loiret : Comment combler le manque de nounous ?

Département du Loiret : Comment combler le manque de nounous ?

Ils se nomment Gaëlle, Lucile ou encore Xavier. Tous les trois sont assistants maternels dans le Loiret. Qu’ils travaillent en MAM ou à leur domicile, leur ambition est la même : aider à bien grandir les adultes de demain. Le Département du Loiret aimerait d’ailleurs que davantage de vocations naissent dans les mois à venir…
Gaëla Messerli
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Dans le Loiret comme dans le reste de la France, le besoin d’assistantes maternelles se fait sentir. Le Département lance d’ailleurs, ce mois-ci, une campagne autour de ce métier. « Nous sommes passés sous la barre des 4 000 agréments (3 913 exactement pour une capacité d’environ 13 200 places d’accueil) », reconnaît Audrey Mink, adjointe à la responsable de l’Unité accueil individuel du jeune enfant au Conseil départemental. Possédant un agrément pour l’accueil de quatre enfants, Gaëlle Szczepaniak, assistante maternelle à Saint-Pryvé, sera ce mois-ci au complet avec l’arrivée d’un petit garçon, et cela jusqu’en… 2025. Dans la métropole d’Orléans, les assistantes maternelles ne manquent donc pas de travail. « On nous prévient parfois des grossesses juste après le papa », s’amuse d’ailleurs cette nounou pryvataine. « Alors que les assistantes maternelles restent le premier mode de garde, leur nombre diminue, complète Audrey Mink. Par contre, nous observons une augmentation des micro-crèches et des maisons d’assistantes maternelles. » Un changement qui correspond autant aux demandes des parents que des professionnelles.

À domicile ou en MAM

À Ingré, Lucile Delvingt a ainsi choisi ce mode de fonctionnement. Cette assistante maternelle exerce avec ses deux collègues, Guillemette et Ludivine, deux anciens parents-employeurs avec qui elle a fondé la Maison d’Assistantes Maternelles des P’tits Grands, en 2021.
Assistante maternelle depuis 2012, Lucile avait exercé à domicile, mais c’est lors de son retour dans le Loiret qu’elle a choisi d’installer une MAM dans une maison dont elle est aujourd’hui propriétaire. « C’était plus simple pour avoir un local adapté à l’activité, précise-t-elle. Cela permet d’avoir des mini-lavabos et toilettes. » Avec ses collègues, et même si elles ont chacune des parents-employeurs, elles ont opté pour un partage équitable des salaires. « Comme cela, tout le monde est concerné par les contrats », estime Lucile Delvingt, qui apprécie avoir un lieu de travail distinct de son logement et de « ne pas imposer son activité à sa famille ». Pour les parents, « c’est également rassurant, car le lieu est proche de l’accueil collectif mais sans être “l’usine” et en étant plus cocooning », ajoute celle qui a fait le choix avec ses collègues de ne pas utiliser la totalité des agréments. « Nous pouvons ainsi pallier les maladies et absences, mais aussi se concentrer sur notre projet d’accueil. »

« Qu’ils soient bien dans leurs couches »

À Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, Gaëlle Szczepaniak, 46 ans et assistante maternelle depuis seize années, a adopté un schéma plus classique en travaillant à son domicile. Cette vocation se transmet d’ailleurs, pour elle, de mère en fille. « Mon lieu de vie est mon lieu de travail, explique-elle. Mon fils de 18 ans doit faire attention, même en vacances, à ne pas faire de bruit quand les petits dorment… » Le mari de Gaëlle Szczepaniak a cependant adhéré, dès le départ, à son choix de carrière. Cette « nounou » profite toutefois des moments de sociabilité au relais petite enfance de la commune et au sein de l’association d’assistantes maternelles Chenilles et papillons, qu’elle préside. « C’est bien de pouvoir échanger avec des adultes et de permettre aux petits de rencontrer d’autres enfants », ajoute-t-elle. On est donc loin de l’image de l’assistante maternelle qui vit enfermée chez elle… Passé la porte, on comprend d’ailleurs très vite que les enfants occupent une place centrale : ce ne sont pas les petites Romy, Elsa ou Ambérine qui diraient le contraire. Gaëlle Szczepaniak apprécie la liberté offerte par son métier. « Je peux adapter le programme de la journée en fonction des besoins des enfants ». Au fil des ans, elle a vu son métier évoluer. « Il y a aujourd’hui plus d’heures de formation en amont et ce n’est pas plus mal », analyse celle qui, pour sa part, n’hésite pas à se former régulièrement. La preuve : « Je vais suivre en juin une formation de yoga des enfants, explique-t-elle. Le but est de les aider à mieux gérer leurs émotions. » L’assistante maternelle souhaite en effet que les enfants qu’elle accueille soient « bien dans leurs couches (sic). Car on prépare ici les adultes de demain ». Elle aimerait, à l’avenir, se former à l’accueil d’enfants porteurs de handicaps. « Ce serait pour pouvoir répondre à de futures demandes, indique-t-elle. Car nous avons parfois des appels. »

Les hommes aussi

Le métier d’assistant(e) maternel(le) n’est pas exclusivement féminin : c’est le cas de Xavier Blazejewski, ancien cadre dans l’associatif qui a choisi de se reconvertir comme nounou à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin. En formation au mois de mars, il dispose d’un agrément pour quatre enfants et devrait commencer à exercer avant l’été. « Je viens du secteur éducatif et de l’animation, explique-t-il. J’ai pu encadrer des publics très variés, mais pas les moins de 6 ans. J’avais envie de revenir dans le domaine de l’éducatif, sur le terrain. » Il n’aurait cependant jamais imaginé choisir ce métier « avant de devenir papa et avoir pris un congé parental de sept mois ». Il aborde sereinement l’avenir et estime, outre la forte demande dans le secteur, « que la société a aujourd’hui bien changé et qu’il n’est pas rare de trouver des enfants avec deux papas ou deux mamans. Alors, peut-être que mon profil saura se distinguer », espère-t-il. Pour ce qui est de la vie familiale, les règles ont été posées avec ses enfants et sa conjointe : « Les chambres ne seront utilisées que pour les siestes et les jouets resteront à eux. Et je ne vais pas non plus prendre de contrats avec des horaires atypiques. » Xavier Blazejewski compte commencer doucement en n’utilisant pas la totalité de ses quatre agréments dès le départ, histoire de trouver son équilibre.

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