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Vers un train à hydrogène entre Orléans et Châteauneuf : une solution écologique et économique ?

Vers un train à hydrogène entre Orléans et Châteauneuf : une solution écologique et économique ?

Après l’échec patent du miroir aux alouettes SpaceTrain, il semble temps de revenir les pieds sur terre en redéveloppant le ferroviaire afin de répondre aux enjeux économiques et environnementaux du siècle.
Rédaction
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« Un petit trajet de quelques kilomètres mais un grand bond vers la décarbonation du transport ferroviaire » : on pourrait résumer ainsi l’expérimentation qui s’est déroulée du 1er au 3 février derniers sur la ligne Tours-Loches, en Indre-et-Loire. Pour la première fois en France, un train alimenté par une pile à combustible hydrogène a circulé sur voie ouverte. Cet essai a été réalisé à l’initiative de la Région Centre-Val de Loire, qui envisage d’adopter cette solution pour les petites lignes régionales non électrifiées, comme Tours-Loches en Indre-et-Loire mais également Orléans-Châteauneuf-sur-Loire, dans le Loiret. « C’est la solution d’avenir, s’est félicité François Bonneau, le président de Région. Elle cumule trois avantages : tout d’abord le train à hydrogène est un mode de transport léger et autonome qui ne nécessite pas de gros travaux d’infrastructures pour électrifier la ligne : c’est donc un moyen adapté à toutes les petites lignes régionales que nous voulons redynamiser. Et enfin, il répond à un défi majeur de notre temps : la décarbonation des transports en général et du ferroviaire en particulier qu’il faut développer pour encourager le report modal de la voiture vers le train. »

Déjà exploité en Allemagne

Ces tests ont été rendus possibles par la Région, qui a financé l’opération – 500 000 € environ –, mais également grâce à SNCF Réseau, qui a mis la ligne à disposition, et aux équipes d’Alstom, qui ont organisé le convoyage de la rame depuis Berlin où elle est en exploitation commerciale depuis l’été dernier. Le matériel existe donc, mais il n’est pas encore homologué pour rouler sur le réseau français. Mais ces trois jours d’essais réalisés sous le contrôle d’une filiale de la SNCF – Eurailtest et son Agence des Essais Ferroviaires – ont permis d’évaluer les évolutions nécessaires pour adapter ce matériel roulant aux lignes régionales. Il faut aussi prévoir l’installation de systèmes de production et de stockage d’hydrogène pour alimenter les réservoirs du train, car celui-ci produit en effet sa propre électricité pour alimenter ses moteurs, mais il lui faut faire le plein d’hydrogène pour alimenter la pile à combustion dans laquelle se fait le mélange hydrogène-air nécessaire à la production d’électricité.

La rame utilisée pour ces tests – de modèle Coradia iLint – mesure 54 m de long. Elle peut transporter jusqu’à 150 personnes pour une autonomie de 600 km. Ce modèle adapté pourrait être retenu pour circuler sur les petites lignes régionales à partir de 2028-2030. Tout dépend du coût de revient d’un train et donc du nombre d’exemplaires qui seront commandés en France et à l’étranger. D’ici là, Alstom aura mis au point d’autres matériels roulants à l’hydrogène, puisque le constructeur développe une autre plateforme bi-mode (hydrogène et électricité par catenair) pour les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Occitanie et Bourgogne-France-Comté. Un peu sur le modèle d’une voiture hybride, le train alterne alimentation par hydrogène et électrification par caténaire, qui a le mérite de prendre le relais en cas de défaillance de la pile à combustion. D’ici cinq à sept ans devraient donc circuler en exploitation commerciale sur les lignes régionales les premiers trains à hydrogène qui feront changer d’ère (et d’air…) au transport ferroviaire. 

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