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Toupet russe
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Toupet russe

Benjamin Vasset
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Nous sommes d’une génération qui n’a jamais connu la guerre en Europe et nous ne sommes pas pressés de voir quel effet ça fait : à vrai dire, on n’est pas tout à fait convaincu des vertus remobilisatrices de la « bonne guerre » qui ragaillardirait les corps et les âmes. En 1938, avec un discours pareil, nous aurions été vite versés dans le camp des « Munichois », c’est-à-dire ceux qui trouvaient très bien d’avoir sauvegardé la paix en Europe en acceptant l’annexion de la Tchécoslovaquie par Hitler. La France et la Grande-Bretagne avait alors signé l’accord dit « de Munich », qui vola rapidement en éclats quelques mois plus tard, quand tout le monde comprit que les velléités du Reich ne s’arrêtaient pas là. 

Loin de nous l’idée de faire un anachronisme douteux entre l’Allemagne d’Hitler et la Russie de Poutine, mais en début de semaine, il y avait un peu de Munich dans l’air quand Emmanuel Macron s’est rendu à Moscou pour amorcer un début de désescalade à la crise ukrainienne. On veut croire à la force de la négociation afin de ne pas mettre en branle le terrible mécanisme des alliances ; on veut encore penser qu’une guerre pourra être évitée et que le chef du Kremlin est d’abord un fin tacticien qui montre d’abord ses muscles pour impressionner ses adversaires. Mais la vérité, c’est que si la Russie se sent encerclée, elle pourrait bien ne pas hésiter à vouloir briser l’étau qui l’enserre. Personne en Europe ne sous-estime d’ailleurs l’esprit de revanche de la Russie, qui a prospéré dans l’humiliation qu’elle ressent, depuis plus de 30 ans, à la suite de l’effondrement du bloc soviétique. L’humiliation : il faut toujours se méfier de ce sentiment puissant et intime qui, au-delà des intérêts rationnels et particuliers, s’avère être le moteur principal des plus violentes confrontations. Il y a plus de 100 ans, l’Europe a payé pour le savoir en croyant justement faire payer l’Allemagne au prix fort au moment du Traité de Versailles. Alors aujourd’hui plus que jamais, n’humilions personne, écoutons tout le monde : c’est encore le meilleur moyen d’éviter un bain de sang à deux heures de Paris, et moins si inimitiés. 

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