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Le Loiret au « combat »
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Le Loiret au « combat »

Le Loiret au « combat »

Pour sa dernière année (théorique) de mandature, le Conseil départemental du Loiret a voté, la semaine dernière, un budget annuel de 732 M€. « Le plus important voté depuis 10 ans », insiste la collectivité, qui annonce vouloir « intensifier ses efforts afin de faire face aux conséquences sociales de la crise ».
Benjamin Vasset
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L’année 2021 sera, en théorie, la dernière du mandat actuel, commencée en 2015 sous la présidence d’Hugues Saury. Aujourd’hui, c’est Marc Gaudet, président d’un Conseil départemental candidat à sa propre réelection (voir par ailleurs), qui dirige une collectivité ayant annoncé, la semaine dernière, avoir voté un budget 2021 « historique ». Pour faire simple, le Département prévoit de maintenir ses dépenses d’investissement à hauteur de 170 M€. La poursuite des aménagements liés à la construction du pont de Mardié, l’aménagement et l’érection de collèges (des études sont lancées pour un nouveau collège à Saint-Jean-de-la-Ruelle, notamment) ou la mise en œuvre du plan Loiret, Planète en tête sont au menu du programme de l’année dans le département.

Une hausse des dépenses sociales

Reste la question du financement de l’ensemble de ces projets, dans un contexte incertain. Anticipant les conséquences de la crise, le Département table en effet sur une très nette augmentation de ses dépenses sociales cette année : les Aides Individuelles de Solidarité (RSA, mais aussi Allocation personnalisée d’autonomie pour les Personnes Âgées (APA) et Prestation de Compensation du Handicap (PCH), ndlr) constitueront près d’un tiers de ses dépenses de fonctionnement en 2021, lesquelles vont augmenter, de façon globale, de 5 % en 2021.

« Nous allons être en plein dans un effet ciseaux », explique Pauline Martin, vice-présidente du Département en charge des Finances. « Je dirais plutôt un effet étau », reprend Olivier Geffroy, rapporteur du budget. Pour comprendre ces métaphores de bricoleur patenté, les élus indiquent que si les dépenses du Département continuent d’augmenter de façon exponentielle, les recettes, elles, ne suivent pas le même rythme. Alors bien sûr, les hausses de certaines taxes, comme les Droits de Mutation à Titre Onéreux (DMTO, première ressource fiscale des Départements, ndlr), vont faire du bien aux finances du Département. « Nous tablons sur une augmentation de 1,1 %, c’est-à-dire 5 M€ de plus qu’en 2020, détaille Olivier Geffroy. C’est une vision réaliste, mais il ne faut pas que le marché immobilier s’effondre. » Dans le même temps, le Département prévoit également que l’État lui réserve une part de TVA en hausse de 1,5 % en 2021. « Mais avec la crise, cette augmentation aura-t-elle lieu ? », s’interrogent les élus, qui anticipent, par contre, une baisse de la Cotisation Sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE).

Au-delà de ses recettes fiscales, le Département s’inquiète de la stabilité du niveau de Dotations Globales de Fonctionnement (DGF) que lui octroie l’État. « En 2021, celles-ci s’établiront à 63,8 M€ et seront très en deçà de ce que nous devrions percevoir, se désolent les élus départementaux. Nous sommes très clairement en-dessous de ce que reçoivent les autres départements de notre strate. Nous sommes clairement désavantagés alors que nous avons toujours été frugaux ! »

Un endettement à maîtriser

Face à cette équation délicate, le Département annonce qu’il aura recours à 20 M€ d’emprunt supplémentaires, alors qu’au 31 décembre 2020, la dette de la collectivité s’établissait déjà à 483 M€. « C’est un indicateur à surveiller, prévient Olivier Geffroy. Bien sûr, cela nous permet d’investir massivement, mais ce peut être un point de faiblesse, car notre niveau d’endettement est déjà supérieur à d’autres Départements de notre strate. Plus globalement, nous allons arriver à la fin d’un modèle. D’ici à 2023, il faudra se poser des questions sur le financement des Départements. »

En attendant, le Loiret a bien tenté d’obtenir des crédits supplémentaires de l’État, et notamment par le biais du Plan de Relance, qui prévoit d’arroser la région Centre-Val de Loire de 286 M€ d’argent frais. Le président du Département, Marc Gaudet, qui espérait au départ recevoir 20 M€, n’en a pour l’instant récolté que 10. « Mais d’autres de nos projets pourraient être soutenus dans le cadre d’appels à projet spécifiques, que nous présenterons au cas par cas, ajoute le président du Département. Je pense qu’on arrivera au final à monter à 20 M€ ». En attendant, la collectivité compte bien réaliser de substantielles économies, grâce à une « maîtrise de dépenses de personnel » et une « gestion des achats » plus efficiente.

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