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Le PLUm en étendard
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Le PLUm en étendard

Le PLUm en étendard

Belle unanimité la semaine dernière, lorsque les élus ont validé le Plan local d’urbanisme métropolitain (PLUm), qui aura cependant droit à une dernière phase d’échange avec d’autres interlocuteurs extérieurs avant d’être appliqué en début d’année 2022. Christophe Chaillou n’a pas hésité à faire de ce dossier le symbole d’une coopération qui fonctionne à l’échelon intercommunal.
Benjamin Vasset
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Plus de trois ans de travail ont donc abouti à la livraison d’une sorte de Bible territoriale, qui ne tiendra pas, cependant, dans n’importe quelle soutane : celle-ci comporte en effet 8 100 pages de cartes, de zonages, de descriptions minutieuses et de réglementation. Ce Plan local d’urbanisme métropolitain (PLUm) va ainsi conditionner la vie des citoyens et des entreprises locales dans leurs projets d’installation, de construction ou d’aménagement dans les dix-douze ans à venir. Les services de la Métropole estiment d’ailleurs que, sur cette période, entre 50 et 60 000 autorisations d’urbanisme seront prises en se basant sur ce document « essentiel » pour l’intercommunalité.

Bien sûr, en prenant un peu de recul, on peut toutefois rester ébahi à la vue de ce PLUm se promenant, comme les Tables de la Loi, dans plusieurs cartons posés sur un chariot roulant… C’est donc cette « Chose » qui régentera une partie de la vie des Orléanais et de leurs voisins à partir de l’an prochain ? Chevalier Bayard s’élevant contre la foison administrative, Serge Grouard y voit d’ailleurs « le signe de cette inflammation normative » qui paralyserait la France et complexifierait tout. « Pour nos concitoyens qui vont s’intéresser à ce PLUm, comment faire ? Comment maîtriser l’ensemble de la norme ? »

Ils savent s’entendre

Sur le fond cependant, le maire d’Orléans a, comme ses camarades maires, affiché sa « satisfaction d’être parvenu à un équilibre » dans la rédaction de ce document. Le président de la Métropole, Christophe Chaillou, s’est presque un peu étonné de voir que le PLUm, en l’état, fût ainsi adopté par l’ensemble des conseillers métropolitains. « J’y vois un beau signal de consensus », a-t-il exprimé. Un peu plus tôt dans la journée, devant la presse, il avait pointé « la volonté partagée de faire aboutir ce document qui a rassemblé les élus. »

Un chiffre met d’ailleurs en valeur le fait que, selon lui, ce PLU métropolitain est plus vertueux qu’une simple addition des 22 PLU de chaque commune de l’interco : là où ceux-ci, pris un à un, avaient prévu de consommer 1 400 ha de terres agricoles ou naturelles, la Métropole ramène cette consommation à un peu plus de 490 hectares. Le message se veut limpide : ensemble, les communes du territoire métropolitain savent s’entendre pour un développement bien plus raisonné de leur territoire que si chacune réfléchissait, dans son coin, à ses propres intérêts.

Unis face à l’extérieur ?

Le débat sur ce PLUm a aussi incité les élus de la Métropole à s’interroger sur les conséquences de ce document à une échelle un peu plus grande que la leur. En gros, si la symbiose métropolitaine a du sens à l’intérieur de son périmètre, ne s’arrêterait-elle pas là où commencent les compétences des intercommunalités voisines ? En clair, si le PLU métropolitain grave dans le marbre des règles pour ne pas trop bétonner pendant les dix ans à venir, les territoires se situant aux frontières de la métropole ne vont-ils pas en profiter, eux, pour élaborer des PLU moins contraignants, et capter ainsi des particuliers ou des entreprises souhaitant aller voir si l’herbe ne peut pas y être plus facilement rasée ?

Un exemple a d’ailleurs été abordé : celui d’une plateforme logistique à Gidy – que La Tribune Hebdo avait évoqué dans son dernier numéro –. Dans cette commune (qui ne fait pas partie des 22 de la métropole orléanaise, rappelons-le), une société a prévu de bâtir des entrepôts de 55 000 m2 environ sur un terrain dont l’emprise foncière est de 15 ha. En l’état actuel d’études qui laissent percevoir des zones d’ombre sur le risque inondation et sur les ruissellements, le conseil métropolitain a décidé de donner un avis défavorable à ce projet. Mais celui-ci symbolise aussi la difficulté à trouver une unité dans l’aménagement du territoire à une autre échelle que celle de la Métropole. Florent Montillot craint ainsi les « effets pervers » que pourrait avoir le PLU métropolitain, plutôt restrictif en matière de construction, dont les conséquences indirectes pourraient être selon lui de favoriser l’étalement urbain au-delà de la métropole. « Avec d’autres intercommunalités, nous avons intérêt à travailler ensemble, répond Christophe Chaillou. La solution des contrats de réciprocité peut être intéressante. Plus généralement, par le dialogue, nous pouvons faire avancer les choses. Mais je pense qu’il est aussi nécessaire de compléter la législation pour que les autres territoires périurbains aient leurs mêmes parts de contraintes » que les métropoles. Pour un peu moins de 8 000 pages, svp. 

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