Qui connaît le géocaching ? Pour faire court, cette pratique ludique, apparue il y a vingt ans, est une descendante de la plus traditionnelle chasse aux trésors. Ce loisir se pratique avec un GPS qui permet de localiser, à l’aide de coordonnées, des caches qui se situent en pleine nature, en ville, voire dans la mer. Dans ces caches qui peuvent avoir la taille d’un tube d’homéopathie ou celle d’une pellicule-photo, on trouve un logbook, une sorte de micro-carnet où l’on inscrit son nom ou un pseudonyme, ainsi que la date de son passage. Dans les caches les plus grandes, on peut trouver également de petits objets ou jetons (billes, figurines…) à échanger.
Si le géocaching est un loisir que l’on peut pratiquer dans le monde entier, certains, en France, ont bien compris son intérêt. La Région Nouvelle-Aquitaine a ainsi développé sa propre application il y a dix ans. En Sologne, au sud d’Orléans, l’idée fait aujourd’hui son chemin. Elle a en tout cas déjà bien germé au niveau des associations et des particuliers. C’est par exemple le cas à La Ferté-Imbault, où l’association des Lanturelus a choisi de valoriser le patrimoine de la commune en installant plusieurs géocaches.
C’est royal !
Outre l’approche patrimoniale du géocaching, il y a aussi l’intérêt environnemental. L’association Sologne Nature Environnement a ainsi installé depuis 2019 à Marcilly-en-Gault un parcours de dix géocaches (onze avec la cache « mystère »), le long de l’allée du Roi, l’ancienne route reliant Marcilly-en-Gault à Romorantin et qui traverse la forêt de Bruadan. « Ce jeu permet en effet de sensibiliser aux différents milieux ou au fonctionnement des étangs, car il y a une petite description à chaque géocache, explique Kelly Duhornay, animatrice nature à Sologne Nature Environnement. Il permet de porter l’attention sur des éléments qu’en temps normal, on n’aurait pas forcément pris la peine d’observer. On voit d’ailleurs beaucoup de familles et de grands-parents avec leurs petits-enfants sur ce parcours. » Pour permettre à tous d’en profiter, l’association relève ses caches deux fois par an. Mais cette pratique est-elle nuisible pour cette nature qu’on farfouille ? « Les caches sont situées près du sentier et la communauté de géocacheurs est généralement respectueuse des lieux, répond Kelly Duhornay. Les gens nous envoient d’ailleurs un message lorsqu’une cache est abimée ou qu’un logbook est plein. » Preuve que l’engouement est contagieux, le Conservatoire des Espaces Naturels du Centre-Val de Loire a mis l’an dernier en place, pour fêter ses 30 ans, un « espèces game » sur ce modèle avec des énigmes à résoudre (www.cen-centrevaldeloire.org) sur 30 sites qu’il préserve, notamment à l’étang de Beaumont, à Neung-sur-Beuvron, ou au niveau des rives de Beaugency. « Nos énigmes ont toujours un rapport avec la biodiversité du site et parfois un aspect plus culturel, témoigne Tony Chevalier, animateur nature au Conservatoire. Il y a des jetons à trouver, et s’il en manque, il ne faut pas hésiter à nous le signaler ! »