Le quintet Orpheum Black s’est forgé une place dans le paysage musical orléanais depuis la sortie de son premier album de neuf titres, en 2021, et poursuit aujourd’hui son envolée rock. « Sequels, notre premier disque, a été composé pendant la période Covid. Il était plus sombre et torturé, on y parlait d’enfermement sur plusieurs niveaux de lecture et on était plutôt défaitistes sur l’état du monde, raconte Mélodie, musicienne et chanteuse du groupe. Mais lorsque cet album est sorti l’année suivante, nous étions déjà en train de penser à la suite. » Deux ans se sont écoulés avant l’écriture du deuxième opus, avec une tournée et nécessairement une rencontre avec le public, qui a orienté la manière de composer. « Avec Outer Space, nous sommes davantage tournés vers le public, les chansons sont plus aisées à mémoriser pour qu’on puisse chanter en concert, ce sont les fameux gimmicks », poursuit l’artiste. Un nouveau bassiste et un nouveau batteur ont intégré l’équipe, en remplacement des précédents, changeant la synergie du quintet, qui gagne en maturité et peut désormais s’approprier une patte qui lui ressemble. Outer Space aborde des questions de communauté et d’identité, faisant écho aux sujets de notre époque, et porte davantage d’espoir concernant la société entre ses lignes. Le groupe a passé plus de temps en studio pour travailler les sons et les harmonies ainsi que pour peaufiner le travail vocal en duo. Mélodie reconnaît que le “son” Orpheum Black se dégage de la teinte métal qu’il avait autrefois : « On se désignait comme un groupe de rock progressif-metal, aujourd’hui on parle davantage de rock alternatif, car c’est plus chantant. C’est bien de faire évoluer son propos plutôt que de rester dans les carcans d’un style particulier, mais nous ne sommes pas passés d’une case à une autre pour autant, on transite ! » Faisant partie du trio d’origine, Mélodie écrit à deux les paroles d’Orpheum Black, avec Greg, à partir d’une thématique de départ inspirée par l’instrumental.
Le groupe mêle les codes de la musique à ceux du théâtre et du cinéma pour composer son esthétisme. Graphiste, vidéaste, professeur de musique, intermittent du spectacle, leurs métiers respectifs leur a permis de créer un pool de compétences complémentaires, qui vient nourrir plusieurs moyens d’expression artistique. « On consomme de la musique quasi essentiellement sur nos téléphones désormais, surtout avec les réseaux sociaux. Le son et l’image sont donc indissociables et il est compliqué de sortir un titre sans clip », énonce Mélodie. Le clip de My Tribe, sorti cet hiver, retraçait toute l’année de tournée 2022 des rockeurs en montrant le public et les coulisses : il s’agit donc logiquement du premier single d’Outer Space. Un court métrage a également été réalisé et divisé en deux épisodes pour accompagner la sortie de l’album. La première partie illustre Deep Blue, single sorti le 28 avril, l’autre verra le jour cet été, appelé Innerworld.
