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Politique du logement à Orléans : Répond-elle à la demande croissante tout en préservant les espaces naturels?

Politique du logement à Orléans : Répond-elle à la demande croissante tout en préservant les espaces naturels?

Construire assez de logements pour répondre à la demande croissante sans agrandir la ville, ni grignoter sur les espaces naturels : à Orléans, la majorité municipale use du « en même temps » pour échafauder sa politique en la matière.
B.V
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Les prix de l’immobilier ont bondi à Orléans ces deux dernières années, mais la municipalité ne s’affole pas : alors que les observateurs du marché notent déjà un ralentissement de l’emballement, la majorité orléanaise assure qu’elle va continuer à faire le boulot pour appliquer les objectifs compris dans les PLU et le PLH (Plan Local de l’Habitat) métropolitains, à savoir la sortie de terre de 500 logements neufs par an. Selon Michel Martin, maire-adjoint aux finances, plus de 400 logements ont ainsi été « mis en fiscalité » en début d’année. 

Sur un mandat, « le patrimoine foncier augmente de 3 % à Orléans, ce qui est énorme, a complété la semaine dernière, en conseil municipal, le grand argentier de la ville. Les promoteurs et les constructeurs ont beaucoup de travail ». Ces derniers sont peut-être plus mesurés sur ce constat, déplorant parfois la difficulté d’obtenir des permis de construire. Un constat qu’a d’ailleurs admis en creux l’adjointe à l’urbanisme Béatrice Barruel, reconnaissant que la Ville « refusait des opérations qui nuisaient à l’environnement » des quartiers anciens, notamment. Ce qui, en langage « grouardesque », se traduit par une « exigence » toute particulière apportée aux « permis de construire. Il nous arrive d’en refuser parce que la qualité n’est pas au rendez-vous ! ». Et la Ville de donner pour exemple le cas d’un projet d’immeuble d’habitations de 31 logements rue de la Mouillère, et un autre de 37 logements rue Paul Lemesle, qui ont été retoqués. 

Y aura-t-il assez de logements étudiants ?

Comme sur d’autres sujets, la majorité municipale s’est également félicitée, jeudi dernier, de la politique qu’elle menait en matière de logement social. Face à une Dominique Tripet (opposition de gauche) qui tiquait un peu sur la quantité et la qualité de ces logements, les grognards de la majorité n’ont pu s’empêcher de revenir à 2001, année zéro, pour eux, de l’histoire contemporaine d’Orléans. « Avant, à cause de l’insalubrité et de l’insécurité, il y avait 15 % de vacance dans les logements sociaux, a par exemple rappelé, à sa manière, Florent Montillot. Aujourd’hui, la vacance est quasiment inexistante, et les gens ne vivent plus dans les appartements qu’on a connus il y a vingt ans. Désormais, il n’y a que de rares logements sociaux qui ne sont pas habitables à Orléans. » Dans la même veine, Serge Grouard a mis « au défi » l’assemblée municipale de différencier, « dans le centre ancien et le centre-ville », les logements sociaux des autres, preuve que, selon lui, le logement social à Orléans est extrêmement qualitatif. Autre motif de satisfaction pour la majorité, en termes de quantité cette fois : le taux SRU est de 27 % dans la cité johannique, et plus de 2 100 logements sociaux ont été réhabilités sur la Ville entre 2017 et 2022, tandis que les aides de l’ANRU-2 vont encore améliorer ces données dans les quartiers de La Source et de l’Argonne au cours des prochaines années. 

Sur ce dossier du logement, la majorité sait cependant qu’elle doit répondre dans les plus brefs délais à un grand défi : l’adaptation du nombre de logements étudiants à l’accroissement de cette population dans le centre-ville d’Orléans, que plus de 4 000 étudiants rejoindront d’ici à 2026 avec, notamment, le déménagement de la faculté de droit-éco-gestion sur le site de l’ancien hôpital Porte-
Madeleine. L’agence d’urbanisme de la Métropole a estimé qu’entre « 1 600 et 1 800 logements étudiants, sociaux et non-sociaux, devaient être construits en cœur d’agglomération d’ici à 2026 ». Pour le moment, 1 000 ont été « autorisés ou en projet » à Orléans. Au programme notamment : 200 logements étudiants sur le site de l’ancien magasin Bricorama à Libération, 140 sur le site HPM (Crous), 160 à proximité du Lab’O, ou encore 270 rue Eugène-Turbat, à Saint-Marceau. Sans parler, à La Source cette fois, d’une centaine de logements qui devraient être construits sur le site de l’ancienne résidence des Ombrages. Seul bémol dans ce tableau idyllique : la décision du CROUS de ne pas convertir son siège social de Saint-Marceau, avenue Dauphine, en logements étudiants, comme l’a indiqué Florent Montillot jeudi dernier lors du conseil municipal. 

Assez de « petits logements » ?

On ne peut pas dire, d’ailleurs, que lors de cette séance municipale, ce dossier du logement ait beaucoup fait tiquer même si, pour la gauche, Dominique Tripet a regretté que toutes les familles ne pouvaient plus avoir accès au centre-ville, craignant par là un processus de gentrification. Baptiste Chapuis (PS) a quant à lui appelé à davantage de construction de « petits logements », pour répondre à la fois aux attentes des plus modestes et à l’augmentation continue du nombre de familles monoparentales. Il a été en partie rassuré par Michel Martin : sur la moitié des logements « mis en fiscalité » cette année, la moitié d’entre eux possèderaient une superficie comprise entre 50 et 60 m2. Selon le maire-adjoint aux finances, les promoteurs n’ont d’ailleurs pas (plus ?) la folie des grandeurs, puisqu’ils seraient de plus en plus nombreux à prévoir des « projets intermédiaires de 10 à 50 logements », comme rue Xaintrailles (La Mansardière – 23 logements), avenue de la Mouillère (P2L, 23 logements) ou rue du Faubourg Saint-Jean (Le Massena – 60 logements). 

Bref, ce débat sur le logement à Orléans a (aussi) permis à la majorité municipale de faire valoir sa politique mesurée en la matière, ni « constructivore », ni « constructophobe », et de montrer aussi, si l’on en doutait, que des projets allaient bel et bien sortir de terre et transformer Orléans, de façon visible, d’ici à 2026.

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