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Tiers-lieux : ensemble citoyens !

Tiers-lieux : ensemble citoyens !

Vendredi dernier se tenait la deuxième conférence régionale des tiers-lieux à l’Hôtel de Région. Une bonne centaine de ces endroits existeraient dans le Centre-Val de Loire, dont l’un vient d’être (re)fait à Olivet. Dans une période où l’isolement et le sentiment d’abandon fleurissent, ils représentent une vraie piste de réflexion et d’action pour les pouvoirs publics.
Gaëla Messerli
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Pas assez nombreux en région ?

« Un tiers-lieu, c’est la rencontre d’une communauté, d’un projet et d’un lieu », a résumé vendredi dernier l’un des participants à la deuxième conférence régionale des tiers-lieux. Une bonne définition pour ce concept qui existe depuis toujours mais qui a été importé dans sa forme actuelle d’outre-Atlantique, ainsi que l’a indiqué Emmanuel Doudat, conseiller du président de Région en charge de la stratégie tiers-lieux dans le Centre-Val de Loire. À Orléans, le 108 et Labomédia incarnent le concept de tiers-lieu depuis 1999. Pour François Bonneau, président de la Région, « ils sont des lieux favorables à l’économie sociale et solidaire. De plus, ils ne sont pas la traduction d’une politique publique descendante, mais une démarche d’action publique enracinée dans le territoire, notamment dans les territoires ruraux ». La Région, qui soutient le développement de ces « espaces souples et innovants », y voit aussi « des lieux de citoyenneté » et une forme d’éducation populaire autour de projets. Formation professionnelle, agriculture, culture…, les possibilités y sont nombreuses. « La crise de 2020 a mis en évidence leur existence, insiste François Bonneau. Ils ont montré notamment leur capacité de production en matière d’équipement de protection. » 

Créer des réseaux 

Une bonne centaine de tiers-lieux ont pour l’heure été identifiés en région Centre-Val de Loire, mais un recensement plus précis est en cours. En France, il en existerait 2 500, et 150 000 personnes y travailleraient chaque jour, observe Rémy Seillier, responsable du développement de France Tiers-Lieux. Selon cet organisme, la majorité de ces lieux sont créés sous statut associatif (62 %). 26 % sont des SAS ou SARL, 8 % des SCOP/SCIC, 10 % par des EPCI (communautés de communes…) et 3 % sont portés par des établissements scolaires. Côté activités, 75 % sont tournés vers le coworking, 30 % organisent des ateliers de fabrication numérique et 27 % sont des tiers-lieux culturels. Le reste est constitué d’ateliers artisanaux partagés (19 %), de laboratoires d’innovation sociale (17 %), de cuisines partagées (14 %) et enfin de terres agricoles ou jardins partagés (9 %). 

Si 130 M€ ont été engagés par l’État pour aider et développer ces tiers-lieux, au niveau de la région Centre-Val de Loire, ce sont 1,5 M€ qui ont été mobilisés au titre du fonds européen React-Eu, 6 M€ fléchés dans le cadre du PACTE, 1,450 M€ via le Contrat Plan État-Région et 625 000 € sur trois ans grâce au dispositif « lieux intermédiaires » en lien avec le développement des usages numériques et projets de territoire. 


Et la bibliothèque devint tiers-lieu…

Ce mercredi, la bibliothèque d’Olivet a rouvert ses portes au public dans une toute nouvelle configuration. Si sur le fronton du bâtiment, il y a toujours inscrit « bibliothèque », un autre nom vient de s’ajouter : Le Temps Retrouvé. Exit l’accueil massif, la salle de lecture des magazines et l’espace pour les plus petits à gauche : tout a été repensé, à commencer par un kiosque permettant de trouver boissons chaudes et petite restauration tous les jours à partir de 16h, ainsi que les mercredis et samedis dès 10h30. « C’est le fruit d’une réflexion menée notamment grâce à une enquête auprès des usagers fin 2019, raconte Cécile Adelle, adjointe à la culture de la ville d’Olivet. Cette synthèse montrait le besoin d’un lieu ressources, avec une place importante liée au conseil des équipes, mais aussi un espace de partage. Les usagers souhaitaient aussi un lieu où l’on puisse se reposer et se détendre. » D’où l’idée d’un « troisième lieu », un concept importé du Québec (voir plus haut). Près de 500 00 €, financés notamment avec l’aide de la DRAC, du Département et de la CAF, ont ensuite permis de transformer totalement la bibliothèque. 

Ateliers de « savoir-faire » 

Si les CD ont pris place dans l’ancienne pièce accueillant la presse, les livres pour les plus petits ont été déplacés à la place de l’ancien espace documentaire, totalement modifié pour pouvoir accueillir notamment un garage à poussettes. Au rez-de-chaussée, des bornes permettent également d’enregistrer soi-même ses livres (il est possible en cas de besoin d’avoir toujours de l’aide) mais, surtout, l’ancien espace des plus petits a fait place à une salle qui servira une fois par mois à des ateliers de savoir-faire. « L’endroit sera par exemple ouvert à quelqu’un qui a envie de partager sa recette de lessive écologique », étaye Cécile Adelle. L’espace servira également en journée à la Parent’aise, un service pour les parents abonnés afin qu’ils puissent confier leurs enfants de 3 à 6 ans le temps de chercher leurs livres (service gratuit, les mercredis et samedis, de 10h30 à 12h et de 16h à 18h). Le changement est visible, aussi, au niveau des documentaires, qui ont été regroupés au même endroit pour les enfants et les adultes. Les agents ont d’ailleurs simplifié la signalétique par pôles, codes couleur et avec des étoiles indiquant le degré de spécialisation de l’ouvrage. Le même regroupement adulte et jeunesse est prévu pour les romans à l’étage. À l’étage, d’ailleurs, on trouve un espace manga et BD accompagné par des banquettes (avec possibilité d’écouter de la musique !) offrant une vue plongeante sur le parc du Poutyl, mais aussi une salle dédiée aux jeux vidéo. Deux consoles (1 PS5 et une Switch) sont à disposition sur place (sous forme de créneau d’une heure). « Il s’agit volontairement de jeux familiaux ou de groupe, précise Cécile Adelle. On ne cherche pas à enfermer les jeunes dans une bulle. » Des tablettes et ordinateurs sont également présents pour jouer. Outre une salle de travail, l’étage accueille aussi désormais un espace ludothèque, avec plus de 400 jeux de société. Des jeux qui peuvent être empruntés comme le reste des documents (un par carte, ndlr).

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