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Bientôt, le tout électrique…

Bientôt, le tout électrique…

Orléans Métropole va engager plus de 100 M€ pour se doter, à l’horizon 2026, d’un réseau de transports 100 % électrique. D’ici au début de l’année 2021, 29 premiers « E-bus » seront déjà mis en circulation. Actuellement en cours d’élaboration, ils permettront, selon Olivier Carré, de réduire l’émission de gaz à effet de serre dans l’agglomération orléanaise.
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Électrique, le sujet l’avait été dès l’automne 2018, quand, au conseil métropolitain, Serge Grouard, Charles-Éric Lemaignen et Florent Montillot avaient remis en question le choix de la Métropole de se doter d’une flotte de bus 100% électrique. Trop coûteux et obsolètes rapidement, avaient notamment prévenu les trois élus, depuis engagés dans une campagne municipale contre Olivier Carré.

Aujourd’hui, le président de la Métropole défend son choix, qu’il dit ne pas avoir fait seul. « Alors ça, c’est une légende, s’agace-t-il. L’électrification du réseau, on a commencé à en parler dès 2017 avec David Thiberge (ancien vice-président aux Transports, remplacé depuis par Bruno Malinverno, ndlr). À cette époque, on nous disait que c’était très expérimental, sauf que l’on s’est aperçu qu’il n’y avait qu’en Europe que cette solution n’existait pas vraiment, pour des raisons historiques et qui étaient liées, aussi, au lobby du fuel. J’ai donc insisté, après des discussions tout à fait ouvertes avec mes collègues maires, pour que l’on fasse des études et qu’on inscrive cette solution au PCAET*. Il n’y avait alors aucune opposition, et j’ai découvert ce débat lors d’une séance au conseil métropolitain… » Quant à l’option, notamment, défendue par Florent Montillot, de favoriser l’alimentation de ces bus via des piles à hydrogène, Olivier Carré rétorque : « Aujourd’hui, on ne peut pas garantir du tout hydrogène ». « À Pau, oui, il y a bien une ligne, mais qui fait 6 km de long seulement… », ajoute Bruno Malinverno. Ce qui ne veut pas dire, dans l’esprit de l’actuel président de la Métropole, que des évolutions ne sont pas inenvisageables : « S’il y a une maturation technologique du côté des piles à hydrogène, il n’y aura aucun problème pour les utiliser, certifie Olivier Carré. C’est d’ailleurs pour cela qu’on achète des bus par tranches. »

Un investissement trop lourd ?

Les élus métropolitains ont ainsi voté en décembre 2019 le premier marché relatif à la fourniture d’autobus à recharge lente avec la société espagnole Irizar. 29 premiers véhicules seront livrés d’ici le début de l’année 2021, avec pour chacun une autonomie de 220 km et un temps de recharge estimé à 5h. « Les usagers auront la sensation d’être dans un véhicule propre, expliquent Olivier Carré et Bruno Malinverno. Il y aura un véritable calme qui s’installera dans le bus, procurant un effet apaisant. Et puis, cela nous aidera à tendre vers l’objectif que nous nous sommes fixé, celui de l’émission de zéro gaz à effet de serre à l’horizon 2050. » Aujourd’hui, les deux élus estiment que les bus thermiques en circulation sont responsables de 3 % de ces émissions. Mais ils croient aussi que la mise en service des E-bus va aussi inciter une partie des usagers à davantage les utiliser, et donc à réduire la part modale de la voiture dans les déplacements (45 % à ce jour). Les bus électriques auraient donc, pour eux, un double effet kiss cool, pourrait-on résumer de manière cavalière. 

« Le service va beaucoup évoluer »
Olivier Carré, président de la Métropole

Et cela ne coûterait pas plus cher au contribuable, martèle Olivier Carré, qui détaille son équation : « le coût d’un seul bus électrique sur 15 ans, c’est 650 000 € : 450 000 € à l’achat, plus une deuxième batterie à 150 000 €, ça fait 600 000 € en tout. De l’autre côté, un bus thermique, c’est 250 000 € à l’achat, plus 30 000 € d’exploitation par an. Et donc 700 000 € sur 15 ans. » Les 29 premiers E-bus coûteront, en tous les cas, 19 M€ à la Métropole. L’investissement total est lui estimé à 105 M€ pour l’ensemble du projet E-bus. 

Et après mars…

Sur les prochaines années, ce sont en effet plus de 170 bus électriques qui devraient être mis en circulation sur le réseau métropolitain et remplaceront, à terme, tous les bus thermiques. Il n’y aura donc pas de déperdition en nombre, mais pas non plus d’augmentation. Pour faire face à une autre question qui fait jour, celle des cadencements, de la fréquence et des zones mal desservies, Olivier Carré joue plutôt la carte du Transport à la Demande (TAD). La Métropole présente d’ailleurs ces derniers comme un « vrai succès populaire ». « Leur fréquentation a bondi de 71 % depuis septembre 2019 », estiment ainsi les services. Depuis ce mois de janvier, « sept véhicules de marque Nissan », évidemment électriques et pouvant transporter jusqu’à six personnes, ont d’ailleurs été nouvellement mis en ligne. C’est ce type de solutions, plus souple, que le candidat Olivier Carré souhaite développer s’il est réélu maire d’Orléans et président de la Métropole en mars prochain. Nombreux sont également ses adversaires à avoir d’ailleurs pointé le problème des bus (thermiques) tournant à vide, dans certaines zones, aux heures creuses de la journée. Olivier Carré veut ainsi croire en un « service à la population qui va beaucoup évoluer », avec notamment un nouveau réseau TAO qui sera mis en place en… 2021. 

Innocemment interrogé, enfin, sur le fait de savoir si des extensions des deux lignes de tram pourraient être envisagées, Olivier Carré dit ne pas y être favorable. « Par rapport à l’argent que cela coûterait et au nombre de passagers transportés, il n’est pas sûr que ça soit une très bonne idée, répond-il. Il faut mieux aller vers de la souplesse et de l’agilité que vers des transports lourds. » L’extension des lignes de tram ? Une idée posée ces dernières semaines sur la table par un certain…Serge Grouard. λ

* Plan Climat Air-Énergie Territorial

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