Sainte-Croix n’en est pas à ses premiers travaux : au total, pour la période allant de 2008 à 2022, c’est plus de 15 M€ qui ont déjà été affectées par l’État à la cathédrale d’Orléans. « Mais avec le Plan de relance du patrimoine, nous mobilisons le double de dotations par rapport à la programmation annuelle », estime Jean-Pierre Crémier, ingénieur du patrimoine à la Conservation régionale des Monuments historiques.
Une tour à refaire
Dans le cadre de ce Plan, c’est la partie située du côté de l’Hôtel de Région qui est concernée, et plus particulièrement la restauration des arcs-boutants du bas côté sud-ouest du transept sud. « Les arcs-boutants servent à l’évacuation de l’eau de pluie et sont abîmés par l’érosion », précise Jean-Pierre Crémier. Un fort niveau d’altération des pierres a été constatée par la DRAC, ce qui nécessite cette intervention afin de garantir notamment le rôle de contrebutement des voûtes.
Un chantier loin d’être anodin, car il sera procédé à la mise sous cintre des arcs-boutants pour la reprise des poussées de voûtes. « Nous déposerons les éléments altérés des arcs pour pouvoir les restaurer et changer les pierres abîmées », énonce Jean-Pierre Crémier. Les parements conservés seront nettoyés et rejointés. Les chéneaux (gouttières) recevront quant à eux un habillage de plomb.
Mais l’opération la plus spectaculaire – car elle touche à l’image même de la cathédrale – est certainement le grand retour de la partie haute de la tour du limaçon, « qui n’a pas été refaite après la Seconde Guerre mondiale. » Sa partie haute, démontée suite à des chutes de pierre, est actuellement protégée par un petit toit en tôle, facilement repérable. Les travaux qui vont la concerner vont changer la physionomie de l’édifice. Pour l’heure, les escaliers ne seront, par contre, pas reconstruits. Une grosse opération, estimée au total à 5 M€. Si les appels d’offres sont prévus en juin, le chantier devrait démarrer en novembre pour s’achever fin 2023.
Une flèche à restaurer
Ces échafaudages seront un avant-goût de ceux que l’on devrait voir s’élever encore plus haut, en 2022-2023, avec la première tranche de restauration de la flèche. « C’est un chantier très délicat, concède Jean-Pierre Crémier. Après la dramatique opération de Notre-Dame de Paris, nous allons être regardés comme le centre du monde… Nous ne pouvons pas nous louper ! » Cette opération de restauration, dans sa première tranche, est estimée à presque 2 M€. Pour ce qui est des installations électriques de la cathédrale, la mise en sécurité a cependant déjà été réalisée dans un chantier qui se termine actuellement et qui concernait la mise en valeur par la lumière. La cathédrale est également dotée d’un système de détection du feu par aspiration de l’air permettant d’identifier la zone potentielle de départ d’incendie.
En attendant ces nouveaux travaux, il est déjà possible de profiter du trésor de la cathédrale dans la chapelle Saint-Louis. La présentation a été finalisée en fin d’année dernière. Un petit conseil : n’hésitez pas à vous rapprocher pour déclencher l’éclairage automatique !
