François Bonneau, le président de la Région Centre-Val de Loire, s’est exprimé fin février dans son costume de président délégué des Régions de France. Il a rappelé la place prépondérante que devait prendre ces collectivités dans le soutien aux jeunes touchés par la crise. « Les Régions ne peuvent pas tout faire, mais elles sont les chefs de file de la politique jeunesse », a souligné François Bonneau, en expliquant que l’effort devait d’abord être fait dans l’idée de ne pas laisser les jeunes hors des circuits économiques d’aujourd’hui et de demain. Car autant que les aides directes et urgentes dont les jeunes ont besoin pour survivre, ceux-ci ont aussi besoin de visibilité sur leur futur. D’où la formule lancée par François Bonneau et qui semblait sortir tout droit d’une campagne de François Mitterrand : il faut « réenchanter l’avenir. »
Le mot est bon, mais encore faut-il qu’il recouvre une réalité concrète, parce que les formules, « les jeunes » n’en ont pas grand-chose à cirer. Dans sa région Centre-Val de Loire, François Bonneau met ainsi en avant un dispositif d’aide de 1 000 € pour la création de 500 jobs étudiants dans les associations. Pour lutter contre « le décrochage et renforcer l’insertion », il soutient aussi les propositions de stage au sein même du Conseil régional. « La reprise se fera par la compétence, il faut donc mettre le paquet sur la formation », demande en outre le chef de l’exécutif régional, qui a regretté que la récente réforme de l’apprentissage « ait écarté les régions ».
Comment trouver ces outils ?
Sur le volet de la précarité et des aides immédiates, la Région Centre-Val de Loire porte toutefois l’opération baptisée « Ordi Solidaire ». Le principe ? « La Région récupère des ordinateurs valables mais réformés. Elle mobilise des makers ou des Fablabs pour relooker ces machines. On dit ensuite aux jeunes : venez travailler dans ces Fablabs, découvrez et participez, et vous repartirez avec un ordinateur. » Au plan numérique, le Centre-Val de Loire offre d’ailleurs un « complément de financement pour l’accès 4G ». La collectivité propose en outre des aides d’urgence pour le logement et renforce son aide alimentaire par une subvention aux Universités. Elle a un peu plus tôt mis en place la gratuité du transport domicile-études sur son réseau REMI et a lancé une cagnotte culture supplémentaire de 20 € sur sa plateforme YEP’S. En dehors de ces aides matérielles, la Région Centre-Val de Loire a également procédé au recrutement de « 16 coordonnateurs répartis dans les six villes universitaires de la Région pour l’écoute et l’accompagnement des étudiants » et apporte un « soutien aux universités et au Bureau d’aide psychologique universitaire pour des postes de psychologue ».
Bref, les outils sont là, mais demeure encore le sentiment qu’ils sont si épars qu’un jeune qui voudrait bénéficier de tous ces dispositifs devrait avoir besoin de quelques heures et de tous ses neurones en état de marche pour en saisir le complet éventail. Faites l’expérience et tapez « aide + étudiants + Centre-Val de Loire » sur un moteur de recherche, et vous verrez alors dans quel sacré labyrinthe vous mettrez le pied…
