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« Il faut tout changer ! »

« Il faut tout changer ! »

Le 19 septembre prochain, Guillaume Peltier organisera en Sologne la Fête de la Violette, grand raout « populaire » qui fera office de rassemblement des Républicains. Ce jour-là, le numéro 2 des LR en profitera vraisemblablement pour lancer officiellement sa candidature aux régionales de 2021. D’ores et déjà, il se positionne comme le candidat de la ruralité, mais aussi de l’ordre et de... l’écologie.
Propos recueillis par Benjamin Vasset
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Les écoliers français ont retrouvé le chemin de leurs établissements cette semaine. Le Gouvernement a-t-il bien préparé cette rentrée, selon vous ?

S’il s’agit de parler d’une préparation liée aux conditions sanitaires, probablement. S’il s’agit d’une vision pour la France, d’un vrai plan de relance économique, je crains que nous soyons loin du compte. Il y a une immense inquiétude et une grande colère des Français, qui observent, en ce moment, une politique à la petite semaine, voire à la petite journée. On peut reprocher à ce Gouvernement de naviguer à vue, de ne pas tracer de vision, alors que des centaines de milliers d’emplois sont en train de disparaître, et que des milliers de commerçants et d’artisans sont à l’agonie.

Vous reprochez au Gouvernement un manque de vision, mais la nomination d’un haut-commissaire au Plan ne montre-t-il pas qu’il y a un cap ?

Les plans (il s’arrête)… C’est de la vieille politique. J’en ai marre de ces hauts commissaires, de ces hauts fonctionnaires, de ces « technos »… Ça suffit ! Mon originalité, c’est que, justement, je n’ai pas fait l’ENA, je n’ai jamais été un haut fonctionnaire. J’ai été prof, chef d’entreprise : je suis très différent des autres hommes politiques. Je déteste les idéologues et ces « technos » qui ont une vision déconnectée du réel. Je veux, moi, qu’on reparte du terrain, qu’on reparte d’en bas. Je considère que tout fout le camp, qu’il faut tout changer, à condition de créer ici, demain, en Centre-Val de Loire, une majorité plurielle et culturelle fondée sur le terrain.

« Tout fout le camp »

Nous reviendrons à la Région, mais parlons quelques instants de la crise sanitaire : comprenez-vous que dans certains territoires, comme le Loiret, les autorités décident d’annuler les forums associatifs, quitte à mettre en péril, par exemple, le tissu associatif ?

Qu’il y ait une urgence dans l’application du principe de précaution, c’est normal. Cela étant dit, je suis très surpris de voir le Gouvernement français très en retard sur d’autres pays. Alors oui, il a organisé le Ségur de la Santé, mais dites-moi ce qui en ressorti ? Encore une fois, on a besoin de faire confiance au local plutôt qu’aux « technos » et de proposer, demain, quelque chose aux associations, aux entrepreneurs, aux restaurateurs…

Donc, au niveau de la Région, que proposez-vous pour venir en aide aux associations ?

Notre région est, en comparaison avec d’autres, en bas de tous les classements économiques, sociaux, médicaux… Et ce après 23 années de gestion écolo-socialiste. L’une des raisons de cet échec, c’est la politique de saupoudrage. Il n’y pas de vision sur l’avenir. Sur la question de l’associatif, j’ai une vision très différente de la majorité en place : pour moi, le tissu associatif et culturel est vital. Je suis pour un soutien au développement de la structure Cap’Asso, à condition que la culture ne soit plus élitiste, mais populaire. Deuxièmement, je veux, dans les dix prochaines années, mettre l’accent sur le patrimoine naturel et culturel, qui constituera un énorme gisement d’emplois. Et pour ça, il faut construire une identité régionale. Est-ce qu’elle existe aujourd’hui en Centre-Val de Loire ? Je ne le crois pas. Nous n’avons pas la mer, nous n’avons pas la montagne, mais nous avons une situation géographique centrale et le plus beau patrimoine de France. Je veux faire de la région Centre-Val de Loire la première en termes de qualité de vie.

Vous organisez la Fête de la Violette, le 19 septembre, en Sologne.
Quel message allez-vous porter ? Et qui seront le ou les invités d’honneur ?

Déjà, il y aura un grand nombre d’invités de tous les territoires à commencer par les maires de grandes villes, de Serge Grouard en passant par Jean-Pierre Gorges, le maire de Chartres. Et puis il y aura toute cette génération qui m’accompagne depuis 2014, comme Constance de Pélichy, la maire de La Ferté Saint-Aubin. Le message, ce sera l’espérance : comment rebâtir une majorité pour faire renaître le Centre-Val de Loire ? Un combat civilisationnel entre deux visions du monde s’amorce : le prochain président de la Région sera soit issu d’une minorité bobo d’extrême-gauche avec des écolos pastèques (sic), soit issu d’une majorité plurielle et ouverte, qui portera la valeur du travail, mais aussi celle de l’ordre. Je veux que la Région soit la première sur ce point, en aidant, par exemple, les communes qui le souhaitent à armer leur police municipale. Je veux aussi créer, dans chaque département, un centre éducatif fermé pour les mineurs délinquants multirécidivistes. Je vais aussi promouvoir un électrochoc sur la laïcité. Et je souhaite enfin faire du Centre-Val de Loire la première région de France pour l’écologie, et non l’écologisme. L’écologie mérite mieux que les écologistes. Moi, je ne veux pas d’une écologie de la taxe et de la norme.

Mais même au sein d’EELV, on ne parle plus d’écologie punitive…

Personnellement, je milite pour une écologie de la récompense. Je veux qu’il y ait une TVA à 0 % sur la vente directe, sur les billets de train et sur la rénovation thermique des bâtiments privés. Je veux aussi contraindre les sociétés d’autoroute à flécher un tiers de leurs bénéfices vers les communes et les départements, pour permettre aux classes moyennes d’acquérir un véhicule propre. Je souhaite que 100 % des marchés publics soient réservés aux PME locales et régionales. Enfin, pour revenir à ce que j’évoquerai le 19 septembre, il y a la notion de région du futur. Je veux vraiment qu’on travaille sur la qualité de vie. Deux-tiers des classes moyennes s’apprêtent à quitter l’Île-de-France. Imaginons que nous puissions les attirer : cela sauverait nos écoles, ce qui permettrait d’aller plus loin que le moratoire sur la fermeture des classes dans le monde rural que je souhaite également proposer.

« Que veulent les habitants de la région ? Des bobos, ou bien la génération terrain ? »

Politiquement, quelle union comptez-vous construire ? Allez-vous partir avec l’UDI ? Et vous interdisez-vous tout rapprochement avec le RN ?

Je suis ouvert et pragmatique. Je fédérerai toutes les forces de la droite républicaine. Pour le reste, j’ai des limites sur le plan politique et je ne crois pas une seconde que les extrêmes soient capables de fédérer et de porter une vision pour le territoire. Pour autant, la campagne que nous entendons mener s’adresse à tout le monde, au-delà des partis. La question que doivent se poser les électeurs, c’est : veulent-ils des bobos ou la génération terrain dont je fais partie ? Moi mon leitmotiv, c’est de porter la voix de la majorité silencieuse, celle qu’on n’entend pas.

Comment le vice-président des LR que vous êtes a-t-il réagi à la victoire, à la tête de la métropole d’Orléans, d’un maire de gauche élu avec des voix de droite ?

D’abord, je tiens à dire que j’ai été très marqué par la victoire de Serge Grouard à Orléans, qui s’est déroulée dans un contexte difficile. Ensuite, ce que je retiens de cette élection métropolitaine, c’est que ce système de grands électeurs fait déjà partie du passé. Cette élection doit, à l’avenir, se faire au suffrage universel direct. Ensuite, je pense qu’il faut faire table rase du passé pour remettre tout le monde autour de la table, justement, et essayer de trouver, demain, une solution cohérente. C’est en tout cas mon rôle, et je suis en contact régulier avec Serge Grouard – qui est un ami –
et avec tous les autres.

Mais si vous aviez été élu sur la liste de Serge Grouard, auriez-vous, vous-même, voté pour Christophe Chaillou ?

Honnêtement, je n’aime pas faire la morale au sujet d’une situation dont je ne maîtrise pas tous les tenants et les aboutissants. Le vrai enjeu, c’est de savoir comment, demain, on fait de l’agglo orléanaise l’une des colonnes vertébrales du développement économique en région.

D’accord, mais cette élection a quand même créé des remous au sein de la fédération LR du Loiret, avec des départs importants…
Vous comprenez que les électeurs des Républicains aient été déstabilisés, non ?

Je le répète : personne ne peut contester que Serge Grouard a été et va continuer à être un grand maire d’Orléans. Il porte des valeurs de droite incontestables. Ensuite, je comprends les inquiétudes, les incompréhensions et je vous dis que nous allons rebâtir la fédé du Loiret : avec Serge, avec tous les parlementaires, avec tous les élus locaux, avec Jacques Martinet. On a beaucoup échangé tout au long du mois d’août, les uns et les autres. Mais j’y reviens: l’important, c’est de mettre tout le monde autour de la table pour expliquer que la première cause de ces dysfonctionnements, c’est le schéma complexe de vote des grands électeurs. Ce mode de scrutin favorise les alliances contre-nature.

« Il faut aller vers une simplification absolue »

À ce sujet, vous qui prônez la proximité, que pensez-vous du mouvement qui consiste à donner encore plus de pouvoirs aux métropoles et aux intercommunalités ? Comment jugez-vous cette centralisation dans la décentralisation, si l’on peut dire ?

C’est une question centrale. Oui, on a besoin d’agglos puissantes, mais on a aussi besoin de réconcilier deux France qui se font face. Je souhaite d’ailleurs que la Région Centre-Val de Loire soit celle qui réconcilie les métropoles et le monde rural. Il y a trop de strates en France. Je crois en la commune, je crois en la Région. Et au milieu, il y a les Départements, les intercos et, en territoire rural, les Pays : vous ne pouvez pas vous imaginer le temps qu’on y perd en réunions… À l’avenir, il va falloir une simplification administrative forte, un choc absolu de simplification. Dès fois, c’est sûr, on est dans Kafka.

Et quelles solutions imaginez-vous ?

Je pense qu’à l’échelle de provinces, on pourrait créer des guichets uniques régionaux. Chaque habitant pourrait bénéficier d’une sorte de conseiller spécial qui répondrait à chacune de ses interrogations.

Pour les régionales, on l’a compris, vous mettez en avant l’image du candidat de la ruralité. La reprendrez-vous pour les présidentielles de 2022 ?

Parler de la présidentielle en cette fin d’été de 2022, ce serait non seulement affligeant, mais aussi irrespectueux sur le plan démocratique car avant cela, il y a quand même les régionales et les départementales. Je demande donc à tout le monde de ne pas évoquer ce rendez-vous avant l’été 2021.

Pourtant, on sait très bien qu’on prépare déjà cette échéance au sein des partis, dont le vôtre…

Moi, je ne m’y prépare pas. Bien sûr, j’ai des ambitions, que j’assume totalement. Mais mon ambition principale est d’abord collective et patriotique. Je ne pense pas du tout à l’élection présidentielle. Ce qui me préoccupe lors des dix prochaines années, c’est la Région Centre-Val de Loire.

Quitterez-vous votre mandat de député si vous êtes élu président du conseil régional ?

J’assurerai le mandat pour lequel je me serai présenté. Il me semble que président de Région, c’est un boulot à plein temps…

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