Une cour “oasis” n’est pas un hommage à un groupe de rock britannique, encore moins une évocation d’une boisson aux fruits exotiques, mais bien une démarche pour répondre aux enjeux climatiques, urbains et sociaux d’aujourd’hui. En résumé, cela se traduit par une cour d’école plus végétale, avec des points d’eau, des matériaux naturels et moins d’asphalte. Il ne s’agit donc pas juste de casser un peu de bitume et de poser trois bacs à fleurs. Cette démarche, construite avec les différents usagers des cours d’école (agents, enseignants et élèves) n’est pas née hier car à Paris, il existe déjà près d’une centaine de cours oasis depuis 2017. À Orléans, la première cour “oasis” du genre entre en activité cette rentrée à l’école du Jardin des Plantes. De la rue, le changement ne saute pas aux yeux, il faut s’approcher. En effet, la municipalité a fait le choix d’un enrobé drainant noir (les services indiquent tester plusieurs revêtements afin de mesurer leur résistance dans le temps, la prochaine école devrait avoir un revêtement clair, ndlr) sur lequel on trouve dessinés des jeux type terrain de foot ou marelle. Les racines des arbres ont quant à elles été protégées par un revêtement drainant clair. Plus loin, on devine l’espace d’un futur jardin pédagogique. Des noues serviront également à drainer les eaux de pluie. À cela s’ajoutera, à la Toussaint, des jeux comme une mini via ferrata, une passerelle de franchissement de la noue centrale ainsi que des banquettes d’entourage d’arbres mais surtout des plantations. Selon les services de la mairie d’Orléans, une cour “oasis” permet de baisser la température de près de 5 °C. « Nous avons réalisé un diagnostic thermique de nos cours d’école et également croisé ces données avec les cours qui avaient besoin d’être refaites », détaille Chrystel de Filippi, adjointe orléanaise à l’éducation, qui rappelle les vertus d’une cour “oasis” : « Au contact avec la nature, indique l’élue, les élèves reviennent plus concentrés en classe. » L’an prochain, parmi les 67 écoles orléanaises, c’est l’école Louis Pasteur, à La Source, qui bénéficiera d’une rénovation de ce type.
Les premières d’une série
Si l’on ne peut manquer de comparer avec Tours, dont la majorité écolo a inauguré la semaine dernière deux cours « végétalisées » (plus deux autres livraisons prévues aux rentrées 2023 et 2024), Chrystel de Filippi rappelle pour sa part la volonté de la mairie d’Orléans de lancer la « rénovation de deux autres écoles pendant le mandat : l’école du Châtelet fin 2023 et l’école Jean Zay fin 2024, ainsi que leur cours ». Un budget de près de 5 M€ par école. Pour les cours qui « sont encore en bon état », Chrystel de Filippi précise en outre qu’un plan de végétalisation est prévu avec l’installation de mobiliers rafraîchissants (voiles d’ombrage, brumisateurs…). Il faut dire aussi qu’une rénovation dit “oasis” a un coût : 400 000 € pour celle du Jardin des Plantes avec les revêtements techniques et les réseaux. À Saint-Jean-de-Braye, le budget est moins conséquent mais utilise l’enrobé déjà existant : 50 000 €. Ne reste plus qu’à voir le résultat thermique des aménagements, quand la végétation sera installée…
