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L’ECO Volley MONTE AU FILET

L’ECO Volley MONTE AU FILET

Poussée par la mairie d’Orléans mais les pattes coupées par le Covid-19 l’an dernier, l’équipe première féminine de l’ECO Volley, qui évolue actuellement en troisième division nationale, veut rejoindre l’élite française. Pour ce faire, plusieurs joueuses étrangères ont été recrutées. Mais le club sait aussi qu’il doit se structurer
BENJAMIN VASSET
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L’an dernier, la Ville d’Orléans a décidé d’aider massivement l’ECO Volley, via une subvention de 120 000 €*. La somme sera, d’ailleurs, reconduite cette année. En tout, la mairie apporte à ce club historique de la métropole d’Orléans près de la moitié de son budget annuel. L’objectif assigné en contrepartie ? Que l’équipe fanion féminine, qui évoluait – et évolue toujours – en Nationale 2 (troisième division) – grimpe très vite les échelons pour concourir, à terme, en Ligue A (première division). Sauf que l’expérience, la saison dernière, a tourné court : les contraintes sanitaires liées au Covid-19 ont contraint les filles de l’ECO Volley à stopper leur saison en octobre. Un an plus tard, elles reprennent donc (presque) là où elles se sont arrêtées, avec cependant un peu plus de temps pour mettre en place le projet. L’an dernier, le club avait en effet dû recruter en quatrième vitesse. Le président, Julien Rassat, semblait même avoir été un peu pris de court par la rapidité avec laquelle la Ville avait décidé de soutenir son club.

Cohésion à trouver

Sur le terrain, les filles de l’ECO Volley ont débuté leur saison 2021-2022 il y a dix jours par une victoire 3-0 à Tours. Elles tenteront de poursuivre sur le même rythme, avec l’objectif affiché de terminer premières de leur poule de Nationale 2. Un résultat qui ne garantirait cependant pas un sésame automatique pour le championnat Élite (deuxième division), puisqu’un nébuleux système de play-offs doit éliminer une équipe sur les cinq vainqueurs de poule. Un méli-mélo auquel le sport amateur et semi-professionnel français est habitué. D’ailleurs, les instances du volley semblent réfléchir à un reformatage des compétitions, ce qui pourrait paradoxalement mettre un caillou dans la chaussure de l’ECO Volley dans son projet de montées express. Cela étant, Thomas Renault, l’adjoint aux Sports de la Ville d’Orléans, a bien rappelé publiquement à toutes les composantes du club que si la municipalité avait lâché depuis deux ans un billet de 240 000 €, ce n’était pas pour faire de la figuration. De là à parler de pression… « C’est une superbe opportunité, préfère dire Julien Rassat, le président. Alors oui, notre budget est conséquent à ce niveau, mais il ne garantit pas tout. » Il a toutefois permis de faire venir de l’étranger plusieurs joueuses pro qui n’en en ont officiellement pas le statut, mais qui sont bel et bien défrayées par le club. Julien Rassat évite de trop s’épancher sur les montants, pour ne pas créer de bisbilles dans un vestiaire composée d’anciennes de la maison, purement amatrices, et de professionnelles référencées. « Ces joueuses ne sont pas des mercenaires, elles ont des qualités exceptionnelles, défend cependant la capitaine, Maryline Chevalin. On a l’impression qu’elles sont là depuis toujours. Évidemment, la barrière de la langue n’est pas facile, puisque ça parle à la fois français, anglais, portugais, italien, espagnol… Mais tout le monde y met du sien. On sait aussi que si ces filles ont des statuts différents, c’est parce qu’elles ont des responsabilités différentes. » D’ailleurs, les « anciennes » se sentent aussi progresser. « Aujourd’hui, les entrainements sont plus sérieux, les “pros” nous apportent beaucoup. De toute façon, on n’a pas le choix ! » sourit Imane Achanad, jeune réceptionneuse-attaquante de 19 ans. À l’entraîneur, Emmanuel Turpinat, de faire que la mayonnaise prenne : car s’il y a du talent, il va falloir faire tirer tout le monde dans le même sens.

Bénévolement vôtre

Derrière le boulot qui sera accompli sur le terrain, un travail invisible doit également se faire en interne. Aujourd’hui, par exemple, il n’y a pas de directeur sportif salarié à l’ECO Volley, mais un bénévole, Frédéric Rivière, qui porte cette casquette en même temps que celle d’entraîneur-adjoint. Julien Rassat ne cache pas ce fonctionnement hybride, à mi-chemin entre professionnalisme et amateurisme : « On tire un peu sur la couenne des bénévoles, reconnaît-il. Évidemment, il manque de salariés, mais pour ça, il faut de l’argent…. » Car l’ECO Volley ne peut pas seulement dépenser sa subvention municipale dans sa seule-équipe fanion : il a aussi 200 licenciés à accompagner. Pour gonfler ses moyens, l’ECO Volley s’est donc adossé l’an dernier à la régie Pro Kick, chargée de recruter de nouveaux partenaires. Pour l’instant, ceux-ci sont une grosse dizaine et apportent 25 000 € au budget du club.

À terme, la structure 100 % associative sera revue si les objectifs de montée assignés à l’équipe première sont tenus. Une séparation est donc à prévoir entre une section professionnelle et une partie amateur, sur le modèle de ce que font pratiquement tous les clubs soumis à ce type de paradigme, comme le Fleury Loiret Handball (voir encadré). Pour tous les membres du club et pour la mairie, il y a en tout cas, aujourd’hui, une dynamique autour du volley (symbolisée par la médaille d’or olympique des garçons cet été et le quart de finale de l’équipe de France féminine au dernier Euro) sur laquelle prospérer. La mèche prendra-t-elle ? Réponses dans les mois qui viennent. 

* Elle était de 20 000 € auparavant.

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