Dans le Loiret, près de 350 professionnels utilisent aujourd’hui les services de l’Union des Métiers de l’Industrie Hôtelière du Loiret (Umih 45), principale organisation professionnelle à l’échelon national pour les cafés, hôtels et restaurants. Ce nombre d’adhérents a beaucoup baissé depuis quinze ans : en cause, l’ouverture massive d’enseignes de restauration rapide, type fast-food, kebab et pizzas à emporter, qui ne ressentent pas le besoin d’adhérer à une organisation, ne serait-ce que pour recevoir les informations de base, pourtant très sollicitées en période de pandémie.
Retour de bâton ?
Depuis la sortie de crise, les cafés-restaurants traditionnels, où l’on s’assoit pour déjeuner, sont d’ailleurs confrontés à un phénomène post-Covid, tel que le souligne Thierry Deraime, président de l’Umih 45 : « Nous avons beaucoup de mal à récupérer les ouvriers du bâtiment ou les routiers, explique-t-il. Durant la crise, ces clients-là se sont organisés autrement pour déjeuner et ils conservent aujourd’hui ces nouvelles habitudes. Nous devons donc nous adapter pour développer la vente à emporter, à l’image de Studio 16, à Orléans, qui a ouvert une boutique dédiée. » Une situation d’autant plus préoccupante que l’inflation a elle aussi grevé le budget déjeuner : pour preuve, sur les aires de service au nord d’Orléans, le nombre de routiers qui se rendent à pied au centre commercial tout proche pour s’acheter leur repas ne cesse d’augmenter. Et pourtant, sur les aires de repos de Gidy et Saran, des restaurateurs sont bien présents… À cela s’ajoutent, pour l’Umih 45, d’autres difficultés qui risquent de provoquer début 2023 une série de fermetures : revalorisation des salaires devenue indispensable pour redorer l’image des métiers, pénurie d’apprentis, augmentation du prix des matières premières et des fluides, remboursement des PGE… Que va-t-il rester dans les comptes d’exploitation alors que le pouvoir d’achat des Français baisse, limitant l’augmentation des menus ? Alors que la situation se dégrade, l’Umih 45 dit n’avoir obtenu à ce jour aucune réponse des pouvoirs publics. « Face à cette crise économique, il y a des mesures très urgentes à prendre, mais qui ne seront pas prises en raison du blocage politique actuel… » se désole déjà Thierry Deraime. En perpétuelle négociation avec l’État, son organisation professionnelle juge que la profession n’a pas besoin de cadeaux occasionnels, mais réclame des mesures durables.