La métropole orléanaise est hors des clous en matière de rejets d’eaux usées en Loire, reconnaît Christian Fromentin, élu à Saran et vice-président de la Métropole en charge du sujet. « L’objectif de la mandature ou du début du prochain mandat sera d’arriver à la norme », précise l’élu. En effet, sur près de 21 millions de mètres cubes d’eaux traitées chaque année par les six stations d’épuration d’Orléans Métropole, 2 millions de mètres cubes partent directement dans le Fleuve royal ! « Il y a dix ans, nous en rejetions quatre millions. Il y a eu un investissement réalisé avec la restructuration de la chambre à sable. Du coup, le nombre a été divisé par deux », insistent cependant les services de la Métropole, qui souhaiterait limiter ces rejets à un million de mètres cubes.Le rapport assainissement de l’intercommunalité daté de 2020 contient une cartographie de la conformité des systèmes de collecte. Pour résumer, disons que le sud de la Métropole est dans la norme, mais que le nord, à Chécy et La Chapelle-Saint-Mesmin, fait figure de mauvais élève « avec 24,7 % et 6,4 % de flux de pollution rejetés au milieu naturel contre les 5 % règlementaires ». « Pour arriver à faire baisser les rejets, avance Christian Fromentin, il faut éviter d’avoir une charge maximum sur la station et temporiser auparavant en créant un bassin tampon à l’ouest de la métropole, avant la station d’épuration. »
Problème de réseaux
Le vrai problème ne vient pas des stations d’épuration, mais plutôt des réseaux qui sont majoritairement unitaires (non séparés entre l’eau pluviale et les eaux usées) dans le centre ancien. Si la Métropole a bien pris compte cette problématique en obligeant à une infiltration de l’eau à la parcelle pour les constructions neuves, elle ne semble par contre pas décidée à casser la chaussée dans le centre ancien. Pour faire néanmoins baisser les pollutions en Loire, la collectivité prévoit de jouer sur le stockage en ligne dans les réseaux existants par un système de vannes. Un bassin tampon, situé à La Chapelle-Saint-Mesmin, devrait ainsi être construit… en 2027-2028. « Il sera en bord de Loire, une zone très réglementée avec une procédure assez longue, entre les études techniques et les autorisations pour le site », justifie Christian Fromentin. Près de 26 M€ sont également nécessaires pour ces investissements, dont 1 million pour le stockage en ligne. Concernant le dossier plus global de l’assainissement, les élus métropolitains devront prendre une décision concernant le mode de gestion mi-juillet. Là encore, comme pour l’eau, le système mixte entre régie, marchés publics et délégation semble privilégié par les élus.