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Escapade à l’EHPAD

Escapade à l’EHPAD

Le temps d’une belle journée ensoleillée, La Tribune Hebdo est allée « visiter » quatre sites abandonnés près d’Orléans, bien connus des urbexeurs de la région. Première étape de notre périple : l’ancien EHPAD Paul-Gauguin, à La Chapelle Saint-Mesmin.
Hugo De Tullio
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Du ciment et d’innombrables briques bloquant l’accès à l’ensemble des portes du rez-de-chaussée, des escaliers extérieurs totalement hors de portée… Il semble que nous ne soyons pas les bienvenus au sein de l’ancien EHPAD Paul-Gauguin, situé juste à côté de la mairie de La Chapelle Saint-Mesmin. Casquette bleue vissée sur la tête, polaire et sacoche noires en bandoulière, Toni* propose de passer par l’arrière du site, à travers une petite trappe située à plus de deux mètres de hauteur, et par laquelle seul un corps paraît pouvoir passer. Aidés d’une cagette en bois brinquebalante, nous arrivons non sans mal à pénétrer dans ce qui était autrefois le séminaire du célèbre peintre Paul Gauguin, de 1859 à 1862. 

Passés quelques mètres, nous parvenons à l’atrium, surplombé par une immense verrière qui laisse passer des rayons du soleil plus que bienvenus. Dans cet espace imposant de plus de 8 000 m2 se dégage une curieuse impression : la sensation d’arriver juste après le passage d’une tornade se fait vive… De nombreux détritus en tous genres et toutes matières jonchent le sol, à certains endroits calcinés. Tables retournées, chaises démembrées, vitres cassées… Envahi de bris de verre, le sol craque sous chacun de nos pas. Dans certains couloirs, des morceaux de plafond ont tout simplement disparu. Une impression, ensuite, plus artistique, émerge dans notre esprit : par les couleurs pétillantes et la calligraphie des tags recouvrant presque l’intégralité des murs, le palmier dominant le rez-de-chaussée et la peinture bleue-vive des portes-vitrées, l’ambiance de la cour pourrait presque être chaleureuse. Presque. 

Esprit, es-tu là… ?

La suite de la visite n’est pas ce que l’on pourrait appeler une promenade de santé. Jouxtée à l’EHPAD, une chapelle ayant accueilli des militaires français durant la Grande Guerre fait froid dans le dos. Une bonne dizaine de cadavres de pigeons parsèment le chemin qui conduit à l’autel, recouvert d’un tag, tandis que les trois vitraux placés au-dessus sont tous bâchés. Une ambiance fantomatique flotte dans les airs, pollués par des plumes d’autres volatiles bien vivants. Dans les chambres des anciens résidents de l’EHPAD, fermé en avril 2018, la faïence des toilettes démolies tapit le sol sur lequel on retrouve des couches pour adultes. Rompu à l’exercice de l’urbex et armé d’une petite lampe torche pour combattre les zones d’ombres, Toni a toutefois ses limites devant certaines issues restées closes : « il y a des portes que je n’ai pas envie d’ouvrir… » Dans d’autres pièces, on devine ce qui devaient être des armoires à pharmacie, où des étiquettes et des codes-barres de médicaments se trouvent encore dans plusieurs bacs. Après avoir enfilé nos masques FFP2 pour sillonner des combles à la charpente discutable, on se décide à faire demi-tour après plus d’une heure de visite. Une fois la petite lucarne franchie, une pointe de soulagement monte en nous, alors qu’une femme nous alpague quelques minutes plus tard : « c’est quand même moche, hein ? » Et encore, elle n’est pas entrée à l’intérieur…

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