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Il y a, dans l’Histoire, des événements qui s’imposent d’eux-mêmes et qui créent des césures. Comme 1914 établissait l’entrée dans le XXe siècle ; comme le 11 septembre 2001 plongeait le monde dans le XXIe, la période que nous sommes en train de vivre sera certainement analysée, dans plusieurs années, comme celle où l’humanité aura basculé dans une nouvelle ère. Comment les « marketeurs » la nommeront-ils ? Les Covid Years ? Le Virus Wall ? Les Peu Glorieuses ?

Quelque invention sémantique que nous trouvions, l’Histoire fera son chemin et se chargera de montrer combien, lors des années précédant le début de cette pandémie, nous étions aveuglés, qu’il y avait tout pour voir et que nous n’avons rien vu. Les générations suivantes lèveront des lièvres ; remonteront peut-être l’origine du Mal jusqu’à la fin de la Guerre froide, pointeront la naissance de l’hyperpuissance américaine et l’émergence du nouvel Empire chinois. Elles disséqueront la mondialisation galopante et la dématérialisation de l’économie ; dateront l’essor d’Internet comme le début d’une nouvelle révolution industrielle et technologique. Elles mettront du sens là où nous n’avons pas su en donner ; elles soupireront de notre incurie et se demanderont pourquoi nous n’avions rien compris, avant d’être elles-mêmes frappées par les hoquets de leurs époques.

Il est vain, aujourd’hui, de tirer un bilan ou de faire éclore une morale à la fin de ces mois où notre vie a changé. Le sournois venin que nous avons toujours à combattre n’a certes pas la même puissance qu’une balle claquant dans l’air ou qu’un canon entonnant son triste refrain, mais il s’enfonce dans la chair avec la même espièglerie qu’un serpent glissant sur sa proie. Il a pris et il a tué, faisant en outre planer une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Nous devons désormais apprendre de cette menace comme si nous valsions avec, en évitant à tout prix de l’enlacer et de s’y enrouler.

Il n’y aura de « monde d’après » que lorsque nous comprendrons que c’est d’humilité dont nous avons impérieusement besoin et que, dans ce bal masqué, nous ne sommes que des cavaliers à qui la vie, puis la mort, veulent bien accorder une danse.

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