Si la période de chasse a été écourtée l’hiver dernier en raison de la Covid, il n’y a pas, à l’heure où nous bouclons ce numéro, de consigne particulière donnée aux chasseurs pour cette ouverture de la chasse. « Nous appliquerons les gestes barrières et les recommandations », indique-t-on simplement à la Fédération des chasseurs du Loiret.
Pour le reste, le regard des chasseurs locaux est tourné vers le grand gibier. L’an dernier, 17 000 sangliers avaient été abattus. « Mais avec la fermeture de la chasse plus tôt l’hiver dernier, c’est au moins 800 cochons qui n’ont pas pu être prélevés, estime François Lecru, le secrétaire général de la Fédération des chasseurs du Loiret. Et pourtant, nous en avons de plus en plus… » La directrice de la fédération, Céline Lesage, milite ainsi pour une pratique de la chasse au sanglier adaptée au niveau de population, « en périodicité et en efficacité ». « On ne peut plus dire : » on préserve les laies « , assurent les chasseurs. Désormais, il n’y a plus le choix… » Les fédérations de chasseurs sont en effet inquiètes des dégâts causés par le grand gibier dans les cultures, qui s’élèvent cette année à 1,2 M€ pour le sanglier dans le Loiret, auxquels il faut ajouter 250 000 € pour les cervidés*. « Le jour où les fédérations ne pourront plus payer, elles seront mises sous la tutelle de l’État… », rappellent les chasseurs du Loiret. Du coup, le prix du bracelet de chasse a été augmenté et passe ainsi, pour le sanglier, de 20 à 30 €. « Aujourd’hui, nous ne pouvons chasser que sur 70 % du territoire, ajoute François Lecru. Nous avons donc demandé à ce que l’État prenne en charge 30 % des dégâts correspondant aux zones non chassées. »
Plus de responsabilité juridique
Sinon, parmi les changements inscrits dans la loi de juillet 2019, la Fédération du Loiret est désormais responsable de la gestion des plans de chasse. « Cela nous oblige à encore plus d’exemplarité », commente François Lecru, qui totalise 2 800 plans de chasse dans le département. Idem pour la chasse accompagnée, qui permet de former les jeunes avant 16 ans, comme pour la conduite accompagnée. La formation était jusqu’alors réalisée par la fédération, mais c’était l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage qui établissait l’attestation.
* Dans le Code de l’environnement, ce sont les fédérations de chasseurs qui indemnisent les agriculteurs quand leurs cultures ont été endommagées par des espèces type sanglier.