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L’école proche du nervous breakdown

L’école proche du nervous breakdown

Avec la montée des cas de Covid en ce début d'année, entre les absences multiples et la mise en place de protocoles qui changent continuellement, la reprise des cours est infernale pour l'Éducation nationale, comme pour les enfants et les parents.
Gaëla Messerli
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Si l’épidémie d’Omicron touche toute la population française, elle a bousculé les dix premiers jours de cours dans les écoles de l’Académie Orléans-Tours. « Le 6 janvier, l’absence des professeurs était de 6,2 % pour près de 13 000 enseignants en premier degré, et de 7 % pour le second degré, qui compte près de 15 600 professeurs », estimait déjà, la semaine dernière, Katia Béguin, rectrice d’Académie. Le taux d’absentéisme des élèves en lien avec la Covid était quant à lui évalué à 10 % en début de semaine. La Région Centre-Val de Loire, qui gère les lycées, indiquait elle aussi, jeudi dernier, une explosion des cas, avec une augmentation de 27 % en deux jours pour ses agents travaillant dans ces établissements (plus de 2 500 agents sur l’ensemble du territoire, ndlr). 

Pour pallier les absences des enseignants dans les établissements scolaires, le recrutement de contractuels est en cours, mais un appel aux professeurs retraités a également été lancé. « Il y a certains départements où nous avons épuisé nos réserves de remplaçants, a reconnu Katia Béguin. On sait que les trois prochaines semaines vont être difficiles. On espère ne pas dépasser les 15 % d’absentéisme… » Devant cette situation qui se dégrade très vite, et « pour assurer la continuité du service public et des apprentissages, le ministère nous a donné des moyens supplémentaires, a énoncé la rectrice. C’est le cas avec la création d’un emploi administratif par circonscription pour le premier degré, afin de soulager les directeurs d’école. Une soixantaine de postes ont ainsi été créés
dans l’académie ».

Protocoles à rebonds

Mais le sujet qui déclenche des boutons aux personnels de l’Éducation nationale et aux parents, c’est bel et bien le protocole sanitaire qui a été mis en place dans les écoles lors de la rentrée de janvier. Celui-ci a eu des conséquences rapidement mesurées dans tout le pays et dans l’Orléanais : pour les élèves d’une classe où un cas de Covid-19 avait été détecté, il prévoyait un test PCR ou antigénique. Si le test était positif, un isolement était demandé, avec test PCR à J+5 pour les moins de 12 ans permettant un retour en classe, ou un isolement de sept jours. Puis, en cas de résultat négatif permettant un retour en présentiel, un autotest à J+2 et J+4. Les parents ont rapidement été confrontés à la difficulté de faire tester rapidement leurs progénitures pour favoriser un retour en classe… « Les parents qui ne peuvent pas faire tester leur enfant doivent le garder sept jours, mais ce n’est ni satisfaisant pour les parents qui travaillent ni pour l’enfant, qui ne bénéficie pas de l’école… », reconnaissait la semaine dernière Katia Béguin. Face à cette situation ubuesque, un rétropédalage a été annoncé lundi soir par le Premier ministre, Jean Castex : pour les enfants cas contact, trois autotests (délivrés gratuitement) négatifs suffisent dorénavant, ainsi qu’une seule attestation des parents. Il ne sera également plus question de demander aux parents de venir chercher en catastrophe leurs enfants au moindre signalement : la sortie des classes sera attendue. Une journée de grève particulèrement suivie s’annonce pourtant, ce jeudi, dans les écoles, à l’initiative des syndicats enseignants. 

Des sessions « Covid » à la fac pour les examens

À la fac, aussi, la vague Omicron a des répercussions. Ainsi, des examens de substitution sont organisés pour les étudiants dont certains passent en ce moment leurs partiels. « Le but est d’éviter la contamination, assure Katia Béguin. Ces sessions seront organisées entre 15 jours et deux mois après l’examen. Et ce n’est pas un rattrapage, comme le craignaient certains étudiants qui souhaitent intégrer des masters et avaient peur de donner une mauvaise impression ». De même que pour les plus jeunes, s’il est difficile de réaliser un test pour le jour de l’examen, une déclaration sur l’honneur sera demandée. 

Sur le sujet des masques, jeudi dernier, aucune dotation en FFP2 n’était prévue par l’Éducation nationale pour les enseignants considérés comme vulnérables. Dans la région, certains départements comme l’Indre-et-Loire ont cependant pris les devants et fourni des masques FFP2 aux 54 collèges publics de son territoire. La Région Centre-Val de Loire, qui gère les lycées, a quant à elle indiqué la semaine dernière que des masques FFP2 seraient donnés à « tous les agents fragiles » travaillant dans ces établissements. Chaque agent s’est en outre vu doter de deux autotests par semaine. François Bonneau, le président de la Région Centre-Val de Loire, a également affirmé que des capteurs de CO2 mobiles seraient installées dans tous les établissements de son territoire, à raison d’un par lycée. Une commande globale de 100 000 € qui devrait être progressivement honorée sur le terrain, l’exécutif régional expliquant qu’il se heurtait à des problèmes de délais. La Ville d’Orléans avait de son côté annoncé, avant les vacances de Noël, qu’elle équiperait les 67 écoles de la commune de ces capteurs de CO2, qui sont des instruments de mesure de l’air permettant aux personnels de déclencher en temps voulu l’ouverture des fenêtres. En ce qui concerne le secteur de la restauration collective, également impactée par l’explosion des cas, la Région a indiqué la semaine dernière qu’elle ferait appel, si besoin était, à des prestataires extérieurs pour garantir la restauration le midi comme le soir.

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