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Noémie de Lattre mouille le maillot

Noémie de Lattre mouille le maillot

Autrice, actrice et metteuse en scène, Noémie de Lattre a joué à Saint-Jean-de-la-Ruelle, la semaine dernière, son spectacle sur le féminisme. Quelques heures auparavant, elle est allée à la rencontre de jeunes filles et garçons dans un collège de la ville pour converser sur le sujet. Nous l’avons suivie dans cet échange.
Ambre Blanes
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Noémie de Lattre insiste sur ce point : ses prises de position ne sont pas une profession, elles découlent de ses convictions personnelles. Elles ont, de fait, un impact sur tous les aspects de sa vie, au point qu’elle en a tiré son dernier spectacle, qui cartonne en France : Féministe pour Homme. Notez bien la majuscule à Homme, notée pour rappeler à chaque fois que la langue française reste un brin sexiste… « C’est un vrai problème de considérer que le masculin est neutre, parce qu’il ne l’est pas ! », s’agace la comédienne.

La lettre capitale indique aussi que son show est un spectacle de vulgarisation, car il s’adresse aux mâles pour leur faire part d’un problème qui concerne la moitié de l’humanité. Un problème qu’ils ne comprennent pas toujours, d’ailleurs, et dans lequel ils tiennent pourtant un rôle, parfois sans le savoir… Le one-woman-show de la comédienne s’avère ainsi être totalement inclusif, et l’autrice s’est questionné, en le rédigeant, sur la façon dont interpeller toute personne qui ne répondrait pas aux mêmes codes de genre, d’orientation sexuelle ou de génération qu’elle-même. « Ce que j’utilise beaucoup, et qui est autorisé par l’Éducation nationale, c’est la règle de la majorité, explique Noémie de Lattre. Je dis : « Mille femmes et un caniche sont belles. Mille hommes et une statue sont beaux » » .

Débat sur la tenue à l’école

Ces questions de langage et surtout de féminisme, l’humoriste est venue les aborder avec 90 élèves de Troisième du collège André Malraux de Saint-Jean-de-la-Ruelle, le vendredi après-midi précédant sa représentation. Le corps enseignant n’a eu de cesse d’exprimer sa gratitude auprès de la mairie pour cette initiative bénévole, qui a fait trépigner d’impatience de jeunes garçons et filles dont certains avaient des avis très tranchés. « Le fait qu’on leur donne la parole et que quelqu’un vienne répondre à leurs questions est un signal fort pour eux qui se sentent souvent délaissés », a estimé en aparté Tzing Sala, la directrice de l’établissement.

Du reste, les questions ont fusé pendant près d’une heure sur les sujets les plus brûlants : l’insulte envers les femmes, les hommes et les tâches ménagères, le bodyshaming, la prostitution, la drague et le harcèlement. Deux sujets ont particulièrement donné à réfléchir : la proposition de Noémie de Lattre de refonder de la devise nationale en Égalité, Fraternité, Solidarité, pour plus d’inclusivité. Le débat actuel sur la tenue scolaire exigée, prohibant tout vêtement qui laisserait apparaître la chair des filles afin de ne pas déconcentrer les garçons, a également été abordé. « À quel moment est-ce le problème des femmes si les hommes ne savent pas se tenir ?, a demandé la comédienne. Je n’ai aucun problème avec le short interdit à l’école s’il l’est pour les deux genres et qu’il n’en laisse pas un crever de chaud l’été ! » Noémie de Lattre s’est ainsi amusée des propos de Jean-Michel Blanquer, qui a évoqué la notion de « tenue républicaine », en rappelant que le buste de Marianne, symbole français par excellence, représentait une femme seins nus, sinon tétons apparents sous un voile négligé…

Racisme et féminisme

Quelques jeunes du collège André-Malraux, inscrits dans le parcours d’excellence qui récompense les élèves méritants, ont eu accès au spectacle le soir-même. Si le parallèle que l’autrice a établi avec le racisme pour souligner la bêtise qui sous-tend différentes discriminations en a laissé quelques-uns confus, leur réaction à l’évocation du clitoris ou du sexisme ordinaire laisse penser que la génération suivante sera sensible aux enjeux du féminisme. Il faut dire que Noémie de Lattre tient un langage moderne, cru et qu’elle appelle un(e) chat(te) un(e) chat(te) !

3 réponses

  1. C’était vraiment très intéressant et éprouvant pour ma part ! Ça m’a rappelé des souvenirs (pas forcément bons). Cette cl’fiance en elle est juste remarquable, trouver les bons mots pour contrer les propos franchement, un grand bravo !

  2. Article très intéressant, dommage qu’il y ait une petite erreur sur la révision de la devise : « Liberté, Égalité, Solidarité « . L’idée est de remplacer le mot fraternité (éminemment masculin) par le mot solidarité qui lui est inclusif ?

  3. La proposition de Noemie de Lattre sur la devise Nationale ne serait pas plutôt « Liberté, Égalité, Solidarité  » ?

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