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Olivier De Bussac : C’est dans la boîte
Portrait

Olivier De Bussac : C’est dans la boîte

La quarantaine énergique, on pourrait penser d’Olivier de Bussac, patron de l’entreprise Panibois, à Marcilly-en-Villette, qu’il est aussi occupé qu’un ministre. Pourtant, ce bonhomme passé par de multiples expériences de vie est un garçon fort sympathique, toujours partant pour entamer la discussion...
Ambre Blanes
11/05/1973 : Naissance à Clermont-Ferrand
2000 : expatriation en Pologne
24/07/2012 : Rachat de Panibois

Comment devient-on patron ? Rembobinons le film. À 15 ans, Olivier de Bussac, Auvergnat de souche, suit ses parents à Paris, où il fait ses études dans une école d’ingénieurs. Diplôme en poche, il s’oriente ensuite vers les métiers de la télécommunication. En 2000, travaillant alors chez Vivendi, il s’envole alors pour Varsovie avec son épouse Isabelle. « Mes amis me demandaient : « qu’est-ce que t’as fait comme gaffe pour qu’on t’envoie là-bas ? », raconte-t-il avec amusement. À l’époque, cette destination n’était pas du tout à la mode ! » De la Pologne, il retient pourtant l’énergie des gens qu’il y a rencontrés. Les Polonais, qui sortaient en effet d’une phrase difficile de leur histoire, « se retrouvaient pour certains avec rien, mais continuaient d’aller de l’avant ».

Leur dynamisme et leur culture donnent alors envie à Olivier de démissionner de son poste à Vivendi. Divisant ses revenus par deux, il reste pourtant sur place, via un contrat local au sein d’une compagnie dans laquelle investir. « Plutôt que de faire le choix de la sécurité, j’ai préféré m’adapter à une nouvelle situation. J’aime bien faire les choses un peu différemment… », explique-t-il. Comprenant bien le Polonais, il est alors bien intégré, et tout à fait capable de cuisiner un zurek (soupe) ou des pieroguis (ravioles) ! Ses deux premiers enfants naissent ainsi en Europe de l’Est, tandis que le troisième naîtra en France à son retour.

Celui-ci se fait en 2006 et mène Olivier de Bussac en région parisienne, près de Thoiry. Là, notre homme prend un poste dans le domaine des médias d’entreprise, jusqu’à ce que la société soit rachetée par des Canadiens, et qu’Olivier ne s’y plaise plus. « Moi qui rêvais de reprendre une entreprise, j’y ai vu l’occasion de voler de mes propres ailes », se souvient-il. Souhaitant quitter sa zone de confort, il prévient sa femme : « il y a une chance sur deux pour que ça se casse la figure dans les six ans, ce sont les statistiques, lui dit-il. Est-ce que tu vis bien avec ça ? » D’un soutien sans faille, son épouse Isabelle, qui l’avait déjà suivi en plusieurs endroits du globe et avait quand même pu construire son propre chemin, l’incite à poursuivre dans cette voie, de sorte qu’Olivier se lance alors, « sans la peur de perdre ».

Le futur gérant se forme à la reprise d’entreprise puis entame ses recherches dès 2011. « Je voulais un lieu facilitant les études des enfants, sans être trop loin de Paris pour que mon épouse puisse gérer ses clients, précise-t-il. Mon objectif était d’investiguer une zone et de m’y faire connaître, jusqu’à ce que l’opportunité naisse, façon terrain de chasse… » Ayant initialement exclu l’emballage et l’agroalimentaire de sa liste de souhaits, il tombe, par l’entremise d’un ami, sur une structure située à Marcilly-en-Villette : Panibois. Après quelques péripéties qui ne le prédestinaient pas, à la base, à être l’heureux élu, Olivier de Bussac signe au printemps 2012 la reprise de ce fabricant de moules de cuisson en bois écologique. Au-delà d’une « super équipe et d’un beau produit dans l’air du temps », il apprécie tout particulièrement ce paradoxe : produire du made in France et exporter sur tous les continents un produit qu’on imaginerait fait en Inde et vendu en France.

Made in France

Panibois fait donc de nouveau déménager les De Bussac. Tombée amoureux des bords du Loiret, c’est là que la famille se pose. Olivier devient membre du réseau Entreprendre et de l’Association pour le Progrès du Management (APM). « Tout ce qui peut promouvoir l’entrepreneuriat, soit en témoignant auprès des jeunes, soit en accompagnant de nouveaux entrepreneurs au sein d’un réseau m’importe : il faudra beaucoup d’entrepreneurs dans ce pays », est-il convaincu, lui qui se trouve également welcomeur pour Jobpack, la startup locale fondée par son épouse et inspirée de leurs propres expériences de relocalisation. Le couple témoigne d’ailleurs d’un accueil très chaleureux à Orléans, ville dont ils n’avaient pas forcément une très bonne image, qu’ils connaissaient d’ailleurs peu, mais qu’ils ont toutefois très vite adorée. « Il y a plein de gens sympas ici ! », souligne Olivier. Et c’est en regardant passer certains de ces autochtones en aviron, depuis son jardin, qu’il a eu très envie de se mettre à la rame : depuis 7 ans, il fait ainsi partie de l’Aviron Club Orléans Olivet (ACOO). Décidément, son audacieux pari d’entreprendre était gagnant. 

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