Pour la deuxième fois consécutive, le budget prévisionnel de la Ville de Saint-Jean-le-Blanc a été retoqué en mars. Une situation qui fait craindre une mise sous tutelle de la Préfecture si celui-ci n’est pas voté, au grand dam de la maire de la commune, Françoise Grivotet. Une explication a été faite aux élus sur les conséquences de cette situation. « Il en va de l’intérêt général. Les projets de la commune ne peuvent pas être lancés, tout est bloqué », se désole l’édile, qui ne comprend pas la position de certains élus de sa majorité élue en 2020, et qui se sont clairement désolidarisés d’elle*. « Ils ne formulent rien sur le travail, ce ne sont que des attaques personnelles. Et ils n’ont pas voté leur propre budget ! », invective Françoise Grivotet, à qui l’on reproche, d’après elle, son intervention(nisme) supposé dans les dossiers. « Mais je suis maire !, se défend cette dernière. Il est normal que je donne mon avis, car il en va de ma responsabilité ! » Si l’attitude de ces anciens colistiers ne change pas, l’édile indique qu’elle devra prendre « des mesures », comme « retirer leurs délégations » à certains de ses adjoints qu’elle avait nommés en 2020.
Une majorité fissurée
Du côté des élus dissidents de la majorité, Laurent Asseloos, actuel adjoint aux Sports, explique avec deux autres collègues « frondeurs » « être bien conscient que le vote du budget est important pour les services et les habitants. Mais cette situation est l’aboutissement de la gestion de madame la maire. » Ces élus dénoncent une gestion « autoritaire et clivante. Madame Grivotet est dans l’incapacité de gérer la contradiction et ne se remet pas en question, malgré les alertes de ses premiers adjoints et de plusieurs conseillers. C’est à elle d’en assumer les conséquences. » Pour Laurent Asseloos, il ne s’agit pas d’une querelle d’egos ni d’une volonté de s’accaparer le fauteuil de maire. « Si l’on part sur une réélection, il y aura une majorité, mais elle ne sera pas absolue. Nous avons déjà eu une réunion durant laquelle Madame Grivotet nous a demandé de démissionner et a menacé de nous enlever nos délégations. Mais si elle le fait, elle ne pourra pas, dans la situation actuelle, nommer de nouveaux adjoints. » Au niveau de l’opposition, c’est l’« effarement » qui prévaut. « Madame la maire avait pourtant promis un grand changement, mais rien n’y fait : en deux ans, elle s’est brouillée avec son équipe, regrette Fabrice Gréhal, conseiller municipal et conseiller métropolitain. J’ai pourtant essayé de proposer des alternatives, mais elle est omnipotente et omnisciente. » Et ce dernier de citer l’exemple d’une autre adjointe, dont Françoise Grivotet aurait demandé « la destitution après que celle-ci a osé aborder un possible conflit d’intérêt concernant une conseillère municipale et assistante maternelle siégeant au sein de la commission petite enfance. » Pour Fabrice Gréhal, de nouvelles élections risquent d’être la seule issue possible à ce méli-mélo : « à la Métropole, tout le monde conseille à Madame Grivotet de démissionner car cette situation impacte les autres communes pour des projets, comme le bassin d’apprentissage avec Saint-Cyr-en-Val et Saint-Denis-en-Val ». La suite de ce feuilleton albijohannicien est attendue lors du prochain conseil municipal du 8 avril.
* Lors de la séance du mois de mars, sur 29 bulletins, le budget 2022 a reçu les votes suivants : 13 voix pour, 1 abstention et 15 voix contre