En ces temps où la sécurité des Français est au cœur des enjeux politiques et se trouve invoquée à hue et à dia à la moindre occasion, on ne sait pas si la place de police municipale est d’être sur les marchés à dialoguer avec le chaland, mais l’initiative de la Ville de Tours ne doit pas être écartée d’un revers de main ou moquée dans une diatribe sarcastique comme on l’entend déjà d’ici… Comme on pourrait le dire sur les marchés, « il faut laisser sa chance au produit » et attendre de faire le bilan de l’opération pour savoir si elle a son intérêt. En attendant, à compter du 27 avril et pour plusieurs semaines, les représentants de la police municipale iront à la rencontre des Tourangeaux sur les principaux marchés de la ville. « C’est une façon de rencontrer la population dans un cadre différent que celui d’une intervention, explique Philippe Geiger, adjoint à la Tranquillité publique à Tours. L’hôtel de la police municipale est au centre-ville mais n’est pas très accessible derrière le château. Or, les gens peuvent avoir envie de nous faire remonter des doléances ou problèmes dans leur quartier. En allant à leur rencontre sur les marchés, on va favoriser ces échanges dans un contexte plus convivial qu’un poste de police et recueillir des informations sur la vie dans les quartiers. »
Pourquoi pas, après tout ? Il est vrai que devant tous les problèmes du quotidien, incivilités variées, dysfonctionnements en tous genres, les citoyen(ne)s ne peuvent pas toujours faire la démarche d’appeler ou d’aller au centre-ville pousser la porte de l’hôtel de police municipale. Alors, en croisant les représentants de la sécurité municipale sur les marchés, ils auront sûrement des messages à leur transmettre. La police municipale est bien présente sur les réseaux sociaux (Twitter et bientôt Facebook) mais cela ne permet pas de dialoguer avec les personnes qui ne sont pas sur les réseaux.
Ce n’est pas le but de l’opération, mais qui sait si cette présence ne donnera pas l’envie à certains d’intégrer les rangs de la PM qui peine à recruter, en partie à cause de la rivalité entre les municipalités car toutes les communes recrutent et sont en concurrence pour attirer les candidats. La ville de Tours annonce cinq recrutements depuis le début de l’année mais en souhaiterait encore cinq de plus pour atteindre un effectif de 100 fonctionnaires qui est le minimum pour une ville de cette taille… À défaut de faire son marché, la PM fera déjà les marchés…