Elle boudait la Touraine depuis quelques années. En cause, la destruction de son habitat, fait de jachères et de prairies, où l’outarde canepetière dissimule ses nids creux. Cette espèce migratrice, qui revient d’Espagne ou d’Afrique au printemps, fait l’objet d’un suivi minutieux depuis 2007. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) se réjouit désormais de 29 individus observés en 2021, repérés grâce aux mâles chanteurs. Un retour rendu possible par la mise en place d’une Zone de protection spéciale (ZPS) en Champeigne tourangelle, au nord de Loches, en collaboration avec les collectivités, les associations (Sepant, Fédération des chasseurs…) et les agriculteurs, lesquels, dans le cadre d’un contrat de cinq ans renouvelables, renoncent à quelques hectares de culture pour laisser la terre en jachère. Ils reçoivent, en contrepartie, une indemnisation de l’État à hauteur de 560 € à l’hectare. Vingt-cinq contrats ont ainsi été signés, qui représentent environ 13 000 ha.
Les agriculteur partenaires indemnisés
« Mais d’autres espèces profitent également de ces zones protégées, précise Clément Delaleu, en charge du suivi de l’outarde à la LPO, telles que le courlis cendré, le busard Saint-Martin, ou la pie grièche. » Sans compter les insectes et les rongeurs. D’autres espèces menacées font également l’objet d’un suivi, tels que le blongios nain, un petit héron nicheur, dont la LPO n’a compté qu’un seul couple dans le département. Six autres ZPS ont été définies en Indre-et-Loire, dans le cadre de la protection des oiseaux et d’autres encore pour la protection de la flore ou de l’habitat des papillons et des mammifères.
