« Je m’appelle Nathalie Le Moigne et je n’aime pas l’injustice ! » Notre interlocutrice plante le décor. Lorsqu’elle a appris que l’opération des « boîtes solidaires », qui avait très bien marché en 2020 au profit des sans domicile fixe, n’était pas réitérée cette année par manque de bénévoles, elle a vu rouge. « Ça me sidère qu’on ne se batte pas pour faire perdurer quelque chose qui fonctionne ! » tonne-t-elle aujourd’hui. Agente immobilière, entrepreneure et maman, Nathalie Le Moigne ne s’est, elle, pas reposée sous ses sapins ! Piochant dans son vaste réseau, elle a contacté Denis Ducloux, un ancien des Restos du cœur, qui mène des actions locales avec l’association Les Placards d’Amélia, lesquels mettent à disposition des denrées non périssables (produits d’hygiène ou nourriture) par le biais de placards solidaires en libre-service. Denis Ducloux a alors géré l’intendance entre les deux femmes qui se sont associées pour pour lancer une opération de boîtes solidaires à destination des étudiants. Le principe : on y dépose, « un truc bon, un truc sympa, une fourniture scolaire, un produit d’hygiène, et puis tout ce qu’on veut ; on se fait plaisir pour faire plaisir ! », en précisant sur la boîte en question si elle est destinée à une fille ou un garçon. L’université d’Orléans se chargera quant à elle de la distribution entre le 17 et le 24 décembre auprès des étudiants qui restent sur le campus universitaire pour les fêtes de Noël ; les autres en bénéficieront à la rentrée. Des partenaires feront les points de collecte sur l’agglo : Léon (Saran), La Signorizza (Saran), Maxime Josien Podologue (Chécy), Chrono Dépannage 45 (Olivet) et Leclerc (Fleury-les-Aubrais).
La « France de demain »
Si la Croix-Rouge a lancé une opération pour les plus démunis peu de temps après, Nathalie Le Moigne évoque, elle, un contexte social qui impose de choisir une cause ciblée : « Nous baignons tellement dans un contexte social compliqué ces temps-ci que beaucoup de gens en ont ras-le-bol de l’assistanat pour l’assistanat ; ils veulent voir leur contribution répondre à une vraie précarité. » Alors, pourquoi les étudiants ? « Ils représentent la France de demain ; ce sont nos futurs entrepreneurs, décideurs, ingénieurs et ils sont trop nombreux à être délaissés, poursuit-elle. Je trouve cela tellement dommage d’abandonner les études par souci financier. Certes, notre initiative ne solutionnera pas tout, mais on peut, en leur donnant du baume au cœur, leur donner une chance de se consacrer à leurs études. » Louant le principe de transparence, Nathalie Le Moigne illustre à l’aide de vidéos l’achat de denrées, l’empaquetage de boîtes et probablement la distribution à venir. Cette touche-à-tout n’en est pas à son coup d’essai question solidarité envers les jeunes : famille d’accueil par le passé, elle et son époux accueillaient des adolescents et louaient des chambres à des étudiants. « Lorsque tu es loin des tiens, dans un lieu où tu ne connais personne, être accueilli de la sorte te permet de réintégrer une vie de famille », explique-t-elle. L’opération des boîtes pourrait donc perdurer l’année prochaine et faire intervenir des entreprises, en plus des particuliers participants.
Plus d’infos
Collecte jusqu’au 16 décembre.
Contact : donclau45@gmail.com
