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Prêts à franchir le « rubipont »

Prêts à franchir le « rubipont »

Démarrés il y a un peu plus d’un an, les travaux du pont reliant Darvoy à Mardié se poursuivent pour une fin de chantier toujours envisagée en 2025.
Benjamin Vasset
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Plus que trois ans à attendre pour les habitants de Jargeau et Saint-Denis-de-l’Hôtel. D’ici à 2025, le nouveau pont reliant Mardié à Darvoy devrait être terminé et les soulager potentiellement d’un trafic automobile et de poids lourds absolument ahurissant, estimé à 15 000 véhicules/jour. Certains Gergoliens et Dyonisiens sont aujourd’hui au bord de la crise de nerfs, asphyxiés par les gaz s’échappant des pots d’échappement et abrutis par le bruit incessant des véhicules motorisés qui enjambent la Loire entre leurs deux villages. Dans quelques mois, ils pourraient donc commencer à en être débarrassés, puisque le projet dit de « déviation de Jargeau » continue de prendre forme. Sur le terrain juridique, la Cour administrative d’appel de Nantes a rejeté en juillet dernier la demande présentée par l’association Mardiéval ayant pour but d’annuler la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) du projet. « Le 18e recours rejeté en faveur du Département (maître d’ouvrage du projet, ndlr) sur les 22 recours initiés à l’encontre » de cette déviation. Sur le terrain, le chantier a enregistré les premières arrivées du caisson métallique qui constitue le tablier du pont. Après travaux et soudures, ce caisson « sera « lancé » à partir du début de l’année 2023, explique Laurent Giquel, chef de projet de la déviation au Département du Loiret. À la fin de l’été 2023, le caisson sera posé sur ses appuis définitifs. Viendra après le hourdis en béton qui permettra de fermer le caisson et qui définira la largeur définitive de la chaussée, laquelle sera de 13,50 m ».

« Soulager 10 000 habitants »

La semaine dernière, le Département du Loiret organisait une petite sauterie pour rendre compte de l’avancement du projet et inaugurer une « maison pédagogique » à proximité. La collectivité ne pensait pas y voir autant de monde, preuve selon elle de l’attente suscitée par cette déviation. Ce que n’a pas manqué de souligner Marc Gaudet, le président du Conseil départemental, pour qui ce projet « va soulager pas moins de 10 000 habitants » (Jargeau, Saint-Denis-de-l’Hôtel et Darvoy). L’élu sait bien que, malgré l’a priori plutôt bon des riverains des communes concernées, ce chantier est toujours très mal perçu par les partis, associations et militants écologistes, qui lui reprochent non seulement d’avoir déboisé des hectares de bois, mais en plus de continuer à donner aux automobilistes les moyens de jouir toujours plus confortablement de leur sacro-sainte voiture au lieu de les inciter à envisager d’autres modes de déplacements. « Ce n’est pas parce qu’on construit une route qu’on est des gros pollueurs, a insisté la semaine dernière Marc Gaudet. Nous, on est pour la Transition, on veut juste soulager le trafic routier. » Le président du Conseil départemental, qui a fait remarquer que ce pont permettrait aux vélos d’y rouler et de relier des tronçons cyclables, a par ailleurs poussé le bouchon jusqu’à faire la démonstration que cette déviation favoriserait tout simplement… la Transition ! « Grâce à ce nouveau pont, les communes de Jargeau, Darvoy ou Saint-Denis-de-l’Hôtel vont pouvoir se réapproprier leur centre-ville, créer des îlots de fraîcheur et travailler sur leurs mobilités douces. » Un argument qui fait suite à celui, plus connu, concernant les fameuses « mesures de compensation » qu’a impulsées le Département : « Alors que 15 ha ont été déboisés, on en a replanté 25, a rappelé Marc Gaudet. On va bien au-delà des règles. Ce n’était pas une obligation, mais un choix du Département. »

Efficacité à comparer

D’ici à 2030, la collectivité prévoit que 11 750 véhicules transiteront tous les jours sur le nouveau pont entre Darvoy et Mardié. Ce qui n’est aujourd’hui qu’une estimation devra être vérifié par des comptages en temps réel : ceux-ci devront être scrutés en les comparant avec ceux qui seront effectués en parallèle sur le pont de Jargeau. Si sur ce dernier, aucune diminution notable du trafic n’est à observer, cela voudra dire que le nouveau pont n’aura pas soulagé le trafic automobile : il n’aura contribué qu’à l’augmenter. Ou cela signifiera, comme des militants le craignent toujours, qu’une zone logistique se sera implantée dans le périmètre, ce que le Département a, cependant, toujours démenti.

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