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Solitudes

Solitudes

Benjamin Vasset
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Une étude de la Fondation de France sur la solitude et le sentiment d’isolement dans la population ont montré qu’ils étaient particulièrement vivaces en cette année 2021. Bien sûr, les différents confinements sont passés par là et ont contribué – un peu, beaucoup – à nous éloigner les uns des autres. Parce que, dans une époque où l’on parle désormais autant avec les pouces qu’avec sa bouche, on constate -heureusement- que rien ne remplace les échanges de regards, les sourires complices et les mains qui se croisent. Les écrans et les réseaux sociaux peuvent donner un temps l’illusion d’une vie en société, mais ils restent une interface – un media au sens le plus pur du terme – qui ne comble pas l’appétit social de l’être humain.

Alors que ces sentiments d’isolement, d’inutilité et d’exclusion semblent progresser dans nos sociétés occidentales, le principe de « tiers-lieu », dont nous parlons dans ce numéro, paraît être une réponse judicieuse à ce malaise diffus : voilà des endroits où l’on partage à la fois des conseils, des projets et des valeurs, mais où, surtout, l’on crée des prétextes pour se voir et se parler, sans avoir nécessairement un ballon de rouge au bord des lèvres pour se donner du courage. Ces « tiers-lieux » sont souvent l’apanage des territoires ruraux, confrontés depuis plus longtemps que les villes à une forme d’oubli. Dans la métropole d’Orléans, ces « tiers-lieux » semblent encore trop peu nombreux. Peut-être aussi qu’ils colportent avec eux la vague image d’un « truc de bobos », où l’on viendrait exclusivement à vélo pour échanger des recettes de steak de soja bio. Il y a donc un travail à mener pour donner aux Français qui ont l’impression de ne plus appartenir à aucun cercle l’envie de sortir de chez eux pour pousser la porte d’endroits de sociabilité qui ne se limitent pas à ces « tiers-lieux ». Peut-être que ces solitaires malgré eux se détourneraient alors de ces Hommes politiques qui leur promettent de retrouver une communauté autour du souvenir d’une France fantasmée, dans laquelle on aurait tous mangé les mêmes plats, lu les mêmes livres et cru dans les mêmes dieux. Laissez-nous rire !

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