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Et la bamboche, alors ?

Et la bamboche, alors ?

Saisi par les exploitants de discothèques pour qu’il ordonne au Gouvernement de rouvrir les boîtes de nuit, le juge des référés du Conseil d’État a refusé leur requête. Les boîtes de nuit, à Orléans comme ailleurs, restent donc fermées. Une décision que comprennent toutefois certains patrons de discothèques… 
Hugo De Tullio
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Il va falloir encore faire preuve d’un peu de patience. Plusieurs organisations représentant les professionnels des discothèques avaient saisi le juge des référés pour permettre à leurs établissements de rouvrir le 30 juin prochain. Mais dans une décision rendue le 21 mai dernier, l’instance a jugé la situation sanitaire encore trop « préoccupante », car « l’activité dans ces espaces clos et ouverts de nuit inclut des contacts physiques rapprochés dans un contexte festif et qu’il est très difficile d’y garantir le respect des gestes barrières et le port du masque ».

Joint par téléphone, Thierry Deraime, le président de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) du Loiret, n’est pas satisfait de cette décision : « c’est une injustice, car des stades vont rouvrir et des événements de 5 000 personnes vont être autorisés… Ça fait partie des incohérences du Gouvernement. » Cependant, Thierry Deraime se veut nuancé et évoque deux positions bien distinctes au sein des patrons de discothèques dans le département. Il y a ceux qui souhaiteraient rouvrir « à tout prix », et d’autres qui préfèrent attendre qu’un protocole moins strict soit mis en place. « Ouvrir sans piste de danse avec des gens qui ne peuvent qu’être assis est complètement incohérent avec l’identité de la profession », explique pour sa part le président de l’UMIH. Gérant du Georges, situé place du Châtelet à Orléans, Patrick Bonnefon fait partie des patrons qui préfèrent patienter pour pouvoir rouvrir dans de bonnes conditions. Dans le monde de la nuit depuis plus de 42 ans, il est prêt à attendre encore quelques mois et s’interroge : « pourquoi rouvrir précipitamment, alors que dans les 6, 8 mois, beaucoup de monde sera vacciné ? On pourra rouvrir normalement et sereinement : pour moi, c’est la meilleure solution. »

« Sous perfusion »

Tandis que les boîtes de nuit font partie des rares établissement à ne jamais avoir rouvert leurs portes depuis le début de l’épidémie, en mars 2020, Patrick Bonnefon confie avoir connu des premiers mois difficiles. Mais aujourd’hui, celui qui fait travailler en temps normal une quinzaine de salariés reconnaît « sortir la tête de l’eau » grâce aux aides de l’État. Et même s’il se trouve toujours « sous perfusion », le patron du Georges se considère comme un « privilégié ». Même s’il comprend que certains de ses confrères aient pu saisir le juge des référés : « heureusement que le Conseil d’État a refusé, même si les exploitants ont le droit d’avoir leurs opinions. Nous ne sommes pas forcément confrontés aux mêmes problèmes » financiers.

Lors de la future réouverture des établissements de nuit, Thierry Deraime demande avant tout « que ceux qui choisiront de ne pas rouvrir, parce que ça ne serait pas rentable pour ceux qui continuent d’être indemnisés par l’État. » Le président de l’UMIH du Loiret a une ultime demande : l’indemnisation des discothèques à la valeur de leur fonds de commerce au 31 décembre 2019. 

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