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La Région Centre-Val de Loire veut prendre part au business des Jeux olympiques de Paris : L’important, c’est de participer !

La Région Centre-Val de Loire veut prendre part au business des Jeux olympiques de Paris : L’important, c’est de participer !

Les JO 2024 ne seront pas qu’un vecteur de développement pour Paris : la région Centre-Val de Loire a aussi sa carte à jouer. Pour ses entreprises, TPE, PME et structures de l’économie sociale et solidaire, c’est aussi une source de marchés qui pourrait s’avérer juteuse…
Gaëla Messerli
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2024, c’est dans quatre ans, mais le compte à rebours des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris a déjà commencé au niveau de l’organisation, notamment en ce qui concerne les appels d’offres. C’est ce qu’a expliqué la semaine dernière Olivier Debargue, directeur délégué aux achats du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris, aux côtés des représentants de la CCI du Loiret, de l’UDEL ou de la CPME au siège de la Caisse d’Épargne Loire-Centre, partenaire premium de ces JO. 

Le message était clair : dans l’optique des Jeux, il va y avoir du business à faire, et pas seulement pour les grosses entreprises. Il a été fortement conseillé aux TPE, PME et entreprises relevant de l’économie sociale et solidaire de la région Centre-Val de Loire de venir participer aux appels d’offres. 

Jeux durables et achats responsables

« Nous voulons créer un nouveau modèle d’organisation des Jeux : ils seront plus au contact des territoires, plus verts. Il y a aussi une volonté de penser l’après-Jeux. Même si le protocole officiel prévoit que les JO 2024 démarrent après la cérémonie de clôture des JO de Tokyo, prévus cet été, il y a d’ores et déjà des opportunités », a ainsi insisté Olivier Debargue. Pour lui, « les Jeux sont une possibilité de laisser une trace. Il y a un vrai sujet de santé publique, car la pratique sportive diminue chez les jeunes générations. Il faut inciter les Français à bouger plus. Avec Génération 2024, nous allons travailler avec l’Éducation nationale. Cela veut dire aussi des investissements dans des infrastructures. » 

« Ce n’est pas une démarche avec, d’un côté, des achats qui font bien, et puis le reste, poursuit Olivier Debargue. Il y a une seule stratégie responsable, qui comporte l’aspect environnemental, social et économique ». Une démarche RSE, donc, avec pour premier engagement une stratégie d’économie circulaire. « On se pose déjà la question de ce qui se passera après les JO. À Londres, ils sont restés avec 22 300 télévisions sur les bras. Il y a beaucoup de technologies. Doit-on louer ou acheter ? Il faut penser à la porte de sortie en amont : recyclage, dons aux associations, etc… » 

Même si le zéro carbone est impossible, le Comité d’Organisation prévoit également que les Jeux soient « neutres » sur ce plan, car ils consommeront, selon lui, « deux fois moins de carbone que les précédents, puisque 95 % des sites existent déjà. Il n’y a que le Cluster des médias, le village olympique et la piscine qui seront construits. Ce seront, en plus, des investissements durables, car le cluster et le village seront transformés en 4 500 logements sociaux. Quant à la piscine, elle sera un équipement public de plus. » 

« Ce ne sera pas le moins-disant qui l’emportera, mais le mieux-disant »
Olivier Debargue, directeur délégué des achats pour Paris 2024

L’idée des organisateurs est aussi d’investir dans l’insertion en « formant des gens éloignés de l’emploi », et d’avoir un focus sur le handicap. « Paris 2024, ce seront des Jeux pour tous les territoires, pas seulement pour la capitale et la région parisienne », a souligné Olivier Debargue. Des événements sont également prévus autour des compétitions sportives, car les organisateurs arguent que, dans son projet originel, Pierre de Coubertin avait voulu que les Jeux modernes soient entourés d’un aspect éducatif et culturel. Tous ces critères font qu’il y a de multiples d’opportunités en termes de marchés publics, aussi bien avec le comité organiseur qu’avec les différents partenaires. 

Qualité et innovation 

« Nous avons un budget serré et devons être attentifs à nos achat, estime cependant Olivier Debargue. Mais cela représente, tout de même, un potentiel de 2,5 milliards d’euros ! » Les appels d’offres lancés seront donc multicritères : les organisateurs promettent que ce ne sera pas « le moins-disant » qui l’emportera, mais le « mieux-disant ». Les trois grands secteurs liés à ces achats seront la construction, l’organisation et le tourisme. « Il y a vraiment un enjeu en termes d’emplois ! », lâche Olivier Debargue. 

Au niveau de la construction, deux structures sont à la commande. D’abord la Solideo pour les marchés de constructions des équipements comme le Cluster des médias, le centre aquatique et le village olympique. Puis le comité organisateur en tant que tel pour les constructions temporaires prévues, notamment sur le Champ de Mars, pour les compétitions sportives. Les entreprises intéressées peuvent dès maintenant candidater pour les marchés déjà en place et être ainsi informées via deux plateformes numériques (lire encadré). Un système qui permet ainsi, selon Paris 2024, à toutes les tailles et les types de structures de candidater. Les groupements sont aussi les bienvenues, notamment ceux mixant économie sociale et solidaire et économie traditionnelle. 

Concurrences étrangères ?

En Région, les différents syndicats patronaux et partenaires seront là pour accompagner les entreprises à monter leurs dossiers. Si tous sont enthousiastes devant cette opportunité d’affaires pouvant profiter à l’économie de la région Centre-Val de Loire, Jean-François Denis, vice-président de la CCI du Loiret, alerte cependant les entrepreneurs : « Attention ! Le Code du travail reste le Code du travail. Les Anglo-Saxons, par exemple, n’ont pas les mêmes contraintes… » Olivier Debargue a souligné « que l’ambassade de Grande-Bretagne serait très attentive » aux annonces de marchés.

Néanmoins, pour l’heure, la France tire déjà son épingle des jeux sur ces marchés des JO 2024, notamment grâce aux critères de « qualité », avec 98 % d’entreprises françaises dont « 60 % de TPE et PME ». Précisons qu’il est également possible d’utiliser le contrat d’innovation « de gré à gré, jusqu’à 100 000 € » mais pour cela, il faut se faire connaître dès à présent, insiste Olivier Debargue, « car après 2022, ce sera plus compliqué. » On l’aura donc compris : la balle est dans le camp des entreprises régionales, quelle que soit leur taille.

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