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Orléans gronde et s’émeut

Orléans gronde et s’émeut

Plus de 150 personnes étaient rassemblées place de la République, jeudi dernier au soir, à l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. Des messages de consternation, de dénonciation et des motifs d’espoir - quand même ! - étaient relevés parmi les manifestantes et manifestants présents.
Ambre Blanes
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Une manifestation « nocturne » pour s’inscrire en écho aux inquiétudes qu’ont les femmes à sortir seules le soir : c’est pour cette raison que la mobilisation orléanaise qui s’est tenue le jour de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes s’est déroulée après 18h, jeudi dernier, à Orléans. Les 150 personnes présentes ont d’abord rappelé que 102 femmes étaient mortes sous les coups de leur conjoint depuis le début de l’année. Puis les paroles se sont libérées : « on en a marre d’être infantilisées, d’être en minorité et d’être en insécurité », a lâché Camille, 20 ans. « C’est bien d’être présent en ligne, d’y militer, mais il est nécessaire de diversifier l’action. Il faut sortir ! », a renchéri Charlotte, 27 ans.

Ces deux sœurs – dont c’était la première marche – partagent régulièrement les publications du compte Noustoutes.org (voir encadré). Elles ont aussi souligné l’importance de reprendre ses proches dans son entourage lorsque le sexisme survient. Si le petit ami de Camille n’est, pour sa part, pas venu à la marche orléanaise malgré son engagement (par crainte d’empiéter sur le terrain de femmes menant « leur » combat), les hommes (adolescents, adultes et seniors) semblent de plus en plus nombreux à chaque fois que ce type de rassemblement a lieu à Orléans. Jeudi dernier, ce fut le cas de Christian, qui a souligné un dysfonctionnement plus large et a tenu un discours politique pour le moins engagé : « Les violences faites aux femmes étaient une priorité du quinquennat de Macron. Mais avec 600 décès depuis cinq ans, il n’a rien fait, si ce n’est parler ! Je suis là car je lutte contre les violences. Celles, spécifiques, qu’on dénonce aujourd’hui, ne sont pas séparables du chômage, de la misère, des propos méprisants et du racisme. Les gens d’en haut servent le capital, ils détruisent la planète mais aussi les hommes, les femmes et les enfants, à travers des expressions diverses et variées. Les violences sociales sont là pour asseoir la domination du fric ! »

Une nouvelle génération

Syndiqué et membre du Nou­veau Parti Anticapitaliste (NPA), Salomé s’est quant à elle inquiétée des vents venus d’extrême droite contre le droit à l’avortement. Cette manifestante a, en outre, constaté que la nouvelle génération qui participait aux mouvements paraissait moins empêchée par les vieux débats qui paralysaient le mouvement féministe, sur la transphobie et les travailleurs du sexe par exemple. Son amie Pauline, enseignante, voyait d’ailleurs la parole se faire plus facile auprès des jeunes sur le sujet des droits des femmes. Hélas, « il arrive encore que les parents refusent que leur enfant assiste à un événement sur le sujet », faisait-elle remarquer. Marion et Cécile, travailleuses sociales, expliquaient que la question des droits des femmes était leur quotidien professionnel et personnel. « Il y a maintenant une psychologue au commissariat qu’il n’y avait pas avant », se réjouissait Marion, regrettant toutefois que ce sujet « n’était pas encore un sujet important pour nos politiques ». Non loin de là, Hélène, qui s’était déjà rendue à la marche de Paris, le 20 novembre, analysait : « à force d’avoir des #metoo dans tous les secteurs de la société, on va se rendre compte que c’est un problème de société ». Un propos lâché quelques heures avant la diffusion, sur France 2, d’un reportage d’Envoyé Spécial livrant les témoignages de plusieurs femmes indiquant avoir été victimes d’agressions sexuelles de la part de Nicolas Hulot.

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