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Rivalité entre l’USO et la mairie d’Orléans : Romain Lonlas, conseiller municipal, appelle à la vente de l’USO par son président et actionnaire majoritaire

Rivalité entre l’USO et la mairie d’Orléans : Romain Lonlas, conseiller municipal, appelle à la vente de l’USO par son président et actionnaire majoritaire

Conseiller municipal orléanais en charge de l’USO, Romain Lonlas invite publiquement le président et actionnaire majoritaire du club à vendre tout ou partie de ce dernier. « Ils veulent tout détruire », réplique Philippe Boutron, en visant Romain Lonlas... et Thomas Renault.
Benjamin Vasset
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Le changement d’entraîneur opéré à la fin du mois de décembre a fini de le décider. Cela faisait plusieurs mois que Romain Lonlas, conseiller municipal orléanais en charge de l’USO, entretenait avec Philippe Boutron, le président de la section professionnelle, des rapports orageux. En ce début d’année, l’élu orléanais a choisi de dire tout haut ce qu’il pensait depuis longtemps tout bas : « La mairie d’Orléans se fait du souci pour l’US Orléans, commence-t-il. À titre personnel, je trouve même que la situation est inquiétante, au niveau de la SASP, comme au niveau de l’association. Les conséquences de la situation de la SASP risquent même d’être compliquées à gérer pour l’association puisque, le 16 décembre dernier, son président, Patrick Laurent, m’a expliqué que le bilan serait serait déficitaire de 224 000 € à la fin de la saison 2022/2023. Ce n’est pas parce qu’il y a une mauvaise gestion – l’association a même fait des économies drastiques à tous les niveaux – mais parce que les aides de la SASP ont diminué comme peau de chagrin. » En outre, Romain Lonlas reproche à Philippe Boutron d’avoir fermé le centre de formation de l’USO, qui coûtait plus d’1 M€ et qui était géré par… l’association. « Une décision qui a entraîné une fuite des talents », assène l’élu municipal, qui pointe en ce début d’année les « mauvais résultats » de plusieurs équipes de l’USO cette saison : la N3, les U19 nationaux, la D2 féminine et la vitrine, la Nationale 1, actuellement dans le ventre mou de son championnat, et qui va lutter pour ne pas descendre. Un horizon qui désespère Romain Lonlas : « Début janvier, l’USO n’avait pas joué son premier match de l’année que j’entendais son président dire à la radio qu’il visait le maintien. Mais tant que mathématiquement ce n’est pas perdu, tu peux encore jouer la montée ! » Le conseiller municipal déplore également « un stade pas plein et un engouement qui n’est plus là. Il n’y a plus d’âme dans ce club ».

« L’avenir de l’USO passe par la transmission »

Passé ce constat, l’élu orléanais demande publiquement au président – et actionnaire majoritaire – de la SASP de trouver des solutions extérieures. « Je suis reconnaissant de l’investissement financier et personnel de Philippe Boutron, qui mérite une sortie par le haut, mais il n’a pas atteint les objectifs qu’il annonce depuis trois ans. Il doit désormais s’inscrire dans l’avenir, et l’avenir passe par la transmission. Sinon, demain, il y a un risque d’effondrement du club, et pas seulement de la SASP. J’invite Philippe Boutron à ouvrir les portes à de nouveaux investisseurs, ajoute Romain Lonlas. Je fais aujourd’hui un appel à projets : si des investisseurs se proposent pour l’USO, je leur dis que nous sommes ouverts pour travailler avec eux. Il peut y avoir des investisseurs intéressés, parce que, toutes proportions gardées, l’USO, ce n’est pas cher, que les infrastructures sont super et qu’il y a un intérêt économique à venir dans une ville, Orléans, de plus en plus attractive. » S’est-il transformé en VRP d’une vente éventuelle ? « Je n’ai jamais pris mon téléphone pour dire à quelqu’un : “Vous voulez mettre des sous dans l’USO ?”, précise Romain Lonlas. Mais je le répète : la Ville d’Orléans veut soutenir un projet viable et solide pour jouer en L2. » Ce n’est pas tout : l’élu orléanais en appelle aussi à un changement au sein de… l’association, qui devrait – ce n’est pas un hasard – renouveler sa direction à l’automne prochain. « Il faut restructurer l’ensemble du club et pour ce faire, il faut du sang neuf et un nouveau souffle. »

« Ils veulent ma peau »

Contacté pour réagir à cette sortie publique, Philippe Boutron tient d’abord à rassurer sur les finances de l’association, qui sera renflouée par le « partenariat privé » à hauteur, selon lui, de 600 000 € : « La situation va être équilibrée cette année », promet Philippe Boutron, avant de déplorer le fait que Romain Lonlas ait, d’après lui, « exigé le départ de Claude Tissier, l’ancien président de l’association, en promettant que la Ville apporterait alors une subvention supplémentaire de 100 000 €. Mais cette subvention, on ne l’a jamais vue… ». Ces précisions faites, Philippe Boutron affirme que Romain Lonlas et Thomas Renault « veulent (sa) peau et souhaitent tout détruire (voir encadré ci-contre). Mais ils oublient que ça fait quatorze ans que j’injecte de l’argent dans ce club. Moi, mon souci, c’est la pérennité de l’USO. Évidemment que je suis contacté par des gens intéressés par le club, mais je ne veux pas faire n’importe quoi. Est-ce que je suis touché par ces critiques ? Non, parce qu’elles viennent de gens qui n’ont aucune légitimité, et qui sont davantage attirés par le bling-bling que par les clubs sportifs de la métropole orléanaise. Romain Lonlas, je ne connais ni son expérience en matière de gestion d’entreprise ni en matière de football. Visiblement, il est plus à son aise pour poster sur Deux Mecs en Basket (un compte Twitter créé avec Thomas Renault, ndlr) que pour s’occuper de choses qu’il ne connaît pas. » Et Philippe Boutron de conclure : « De toute façon, je m’en fous, je vais tout balancer… »

Les racines d’une relation tumultueuse

Il fut un temps, pas si lointain, où l’USO laissait à l’OLB la palme des psychodrames. Jusqu’en 2018, l’US Orléans poursuivait en effet une progression constante qui le mena dans la première moitié de tableau de Ligue 2. Sauf qu’en décembre de cette même année, la venue du PSG à La Source pour un quart de finale de Coupe de la Ligue déchaîna les passions… et les ambitions. « Ça a été le début des emmerdes », dit un jour Philippe Boutron, qui découvrit alors la création d’une association lancée à l’initiative de Florent Montillot, baptisée L’USO en Ligue 1, et qui commença à œuvrer pour faire venir, déjà, de « nouveaux investisseurs ». Les relations commencèrent à se tendre jusqu’aux élections municipales de 2020, qui virent alors Thomas Renault, l’ancien gardien de but de l’USO, devenir adjoint au sport orléanais, en binôme avec Romain Lonlas. Or, Thomas Renault (qui ne gère pas à la mairie le dossier de son ancien club, ndlr), était parti fâché cette année-là de l’USO et très remonté contre Philippe Boutron, au point qu’il entama ensuite une procédure aux prud’hommes qui n’alla jamais jusqu’à son terme, les deux parties trouvant finalement, en octobre 2021, un arrangement financier. Certains crurent alors à un apaisement des relations, mais les anciens antagonismes étaient visiblement insurmontables. Dernier exemple – public – en date : la passe d’armes à laquelle se livrèrent à l’automne dernier Philippe Boutron et Romain Lonlas sur la mise à disposition du terrain d’honneur de La Source pour un match de l’équipe féminine. 

Association, SASP, mairie d’Orléans : comment ça marche ?

L’US Orléans est composée de deux entités : l’association USO, qui gère l’ensemble des équipes amateurs, jeunes et féminines, et la SASP USO, qui chapeaute l’équipe professionnelle, laquelle joue
actuellement en Nationale 1, l’équivalent de la troisième division. Le sort des deux structures est cependant indissociable, puisque les instances du foot contrôlent en fin de saison les comptes consolidés de l’asso et de la SASP. Les joueuses et joueurs de l’association (amateurs) ainsi que ceux de la SASP (les pros) s’entraînent et jouent une grande partie de leurs matchs au complexe de La Source, qui appartient à la mairie d’Orléans. « Une mise à disposition gratuite » pour l’association, indique Romain Lonlas, qui assure que la municipalité prend aussi à sa charge les lumières et l’entretien des terrains. « Nous versons également une subvention de fonctionnement de 39 000 € par an à l’association », ajoute l’élu. La Ville d’Orléans loue aussi à la SASP, cette fois, les locaux du complexe de La Source contre 165 000 € par an (140 000 € selon Philippe Boutron), mais elle assure en contrepartie payer les fluides, l’électricité, détacher du personnel et « acheter des prestations », notamment des places, lors de chaque match des pros à domicile. La SASP assure, elle, payer elle-même l’entretien  de la pelouse du stade d’honneur, contre un chèque de 180 000 €. De sorte que, pour Philippe Boutron,
il faudrait retrancher 320 000 € (location du stade + frais d’entretien de la pelouse) à la subvention de fonctionnement de 420 000 € que l’USO recevra encore cette année de la… Métropole d’Orléans (laquelle a voté en novembre dernier le « retour » de l’USO dans le giron de la Ville d’Orléans, ndlr). 

Une réponse

  1. Les deux ELUS ,LONLAS ET RENAULT n ont plus rien faire à la MAIRIE D ORLEANS……….A EXCLURE………..

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