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Semaine de la Santé mentale dans le Loiret : Des malades trop discriminés

Semaine de la Santé mentale dans le Loiret : Des malades trop discriminés

Santé, logement, travail, activités sociales… En France, les malades mentaux restent stigmatisés et ont des difficultés à s’insérer. Dans le Loiret, des groupes d’entraide mutuelle tentent d’inverser la tendance.
C.S.
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Aujourd’hui, les troubles psychiques demeurent peu connus par le grand public. Chaque année, la semaine de la santé mentale est l’occasion d’en parler et de sensibiliser. En 2020, les médecins, associations et organismes de santé se penchent sur la question des discriminations envers les personnes souffrant de maladies mentales. Et elles sont nombreuses : « les stigmatisations commencent à l’école, envers les enfants qui ont des problèmes de comportement, avance Sylvie Jegouic, bénévole à l’Unafam (Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) à Orléans. Le problème est que non seulement ces jeunes sont stigmatisés mais qu’en plus, ils intègrent cette différence. Ils assimilent les réflexions discriminatoires au fait qu’il n’y ait pas de place pour eux dans la société. » 

Les familles des malades psychiques doivent elles-mêmes accepter les comportements différents de leur proche. Beaucoup pensent que maladie psychique veut dire violence, mais ce n’est pas forcément le cas. « Il existe une méconnaissance énorme sur le sujet, affirme-t-on à l’Unafam. Le regard sur les personnes touchées par la maladie psychique n’a pas beaucoup changé. » Communiquer, échanger, expliquer les différentes pathologies est donc un véritable enjeu, à la fois pour les malades, leurs aidants, mais aussi pour la société.

Inclure les malades dans la société

Car le chemin est encore long pour une égalité entre les personnes souffrant de troubles psychiques et les autres. En cas de maladie physique, certains malades mentaux sont ainsi parfois renvoyés à leurs problèmes psychiques. L’accès au travail est compliqué ; seuls « 18 % des malades psychiques trouvent du travail ». Les raisons ? « Certains ne peuvent pas avoir le même rythme que les salariés ordinaires, notamment du fait de la concentration, explique-t-on à l’Unafam. Il faudrait une souplesse du monde du travail, mais aussi des ESAT, pour que les différentes pathologies et difficultés soient prises en compte. » Quant au logement, son accès peut tout aussi être semé d’embûche, dans le public comme dans le privé ; pourtant, l’autonomie est primordiale pour le malade et les aidants. 

« Si la société acceptait les petits délires psychiques, les patients pourraient éviter de prendre trop de médicaments et intégrer la société comme tout le monde, estime Sylvie Jegouic. Encore aujourd’hui, la stigmatisation fait qu’on estime que le malade ne peut pas être avec les autres. Mais c’est faux. » D’ailleurs, comme pour le prouver, il existe des Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM) à travers tout le Loiret, dont une petite dizaine à Orléans. Ils regroupent des malades psychiques, mais aussi leurs familles et les aidants. L’objectif est de permettre à tous de se tourner vers l’extérieur, de comprendre, d’apprendre la société et d’y accéder en mêlant soins et vie sociale. Une manière de faire reculer les préjugés et d’avancer vers une société plus inclusive.

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