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tilleuls : Aux racines du problème
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tilleuls : Aux racines du problème

tilleuls : Aux racines du problème

À Saint-Marceau, un collectif d’habitants refuse que neuf tilleuls soient abattus dans le cadre de la requalification de la place Domrémy. Le symbole d’une discussion plus large sur l’importance de l’arbre et la présence de la nature dans l’espace urbain orléanais.
b.v
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tilleuls - Aux racines du problème-HEBDO-ORLEAN-384

Jeudi dernier, ils étaient 200 participants (selon l’organisateur) et 70 (selon des observateurs plus neutres) à s’être regroupés place Domrémy pour dire non à l’abattage programmé de neuf tilleuls. Selon Jean-Paul Imbault, adjoint orléanais à la « ville-jardin », sept de ces neuf arbres « dépérissent et deviennent dangereux » : il faudrait donc les arracher et en profiter pour enlever les deux tilleuls restants, lesquels pourraient selon lui être fragilisés par les travaux de requalification prévus sur cette place. Jean-Paul Imbault assure cependant que de « nouveaux arbres » – a priori des érables – seront replantés et offriront à cette place Domrémy, en plus d’autres aménagements, davantage « d’élégance et de perspective ». Cette perspective, justement, des riverains de Saint-Marceau (et d’autres quartiers) n’en veulent pas : ces tilleuls, ils y tiennent, et ils reprochent d’ailleurs à la mairie un manque de concertation sur le sujet. Il y a trois semaines, une pétition a été lancée et a déjà récolté plus de 1 000 signatures. « Je ne pensais pas que cela allait prendre autant d’ampleur, s’étonnerait presque Alain Couteau, « habitant à Saint-Marceau et né à Saint-Marceau », devenu le leader d’une contestation à laquelle se sont joints des élus de l’opposition et quelques personnalités orléanaises, comme Hélène Mouchard-Zay.

« Ce n’est pas en plantant des petites fleurs… »

Cette fronde qui s’organise sera-t-elle suffisante pour faire plier la mairie ? La semaine dernière, en conseil municipal, Serge Grouard a expliqué que la Ville avait « la responsabilité de renouveler ces arbres » situés sur la place Domrémy, expliquant que leur santé vacillante et la sécurité qu’ils représentaient pour les passants le contraignait à procéder de la sorte. « Si on doit abattre tous les arbres blessés, il ne va plus nous en rester beaucoup à Saint-Marceau, lui répond Alain Couteau. Même si on a l’impression qu’il est malade, un tilleul, peut vivre très vieux. Quant à l’argument de la sécurité, je l’entends, mais dans ce cas, il n’y a qu’un seul arbre à couper. Nous, ce que l’on veut, c’est refaire une place embellie et végétalisée, mais sans supprimer l’existant. » « Certaines personnes sont un peu entêtées sur le sujet, a commenté Serge Grouard en conseil municipal. Les arbres, à la mairie, on les protège. Et s’il y a bien quelqu’un qui aime les arbres, c’est moi ! » L’édile a ainsi rappelé que, depuis le début de sa quatrième mandature, en juillet 2020, un barème de l’arbre a été voté tant au niveau de la Ville d’Orléans qu’à celui de la Métropole*. Serge Grouard sait aussi que cette « affaire » des tilleuls est un potentiel objet politique dont s’emparent déjà son opposition municipale et des citoyens « engagés » pour prouver qu’à Orléans, la place de la nature resterait plutôt à l’état de jachère. Dans un climat de contestation de l’action menée par Jean-Paul Imbault, accusé par ses détracteurs d’agir davantage pour l’esthétique que pour le confort des habitants et la fraîcheur de la ville, cette contestation marcelline pourrait faire tache d’huile. « On ne prend pas assez conscience de la place de l’arbre de la ville, élargit ainsi Alain Couteau. Ce n’est pas en plantant des petites fleurs, que cela les remplacera  ». Ce mardi, preuve de l’importance du sujet, Serge Grouard a rencontré Alain Couteau : le maire d’Orléans a décidé qu’une expertise supplémentaire serait diligentée pendant l’été sur les neufs tilleuls « afin de pouvoir apprécier la résistance mécanique de certains d’entre eux et d’exclure tout risque de chute en cas de conservation ». Les matériaux utilisés lors de la requalification devraient aussi être plus perméables. Un point sera fait à la rentrée.

* Ce barème de l’arbre est un outil de calcul qui permet d’évaluer le prix d’un arbre en euros et à la collectivité de demander des compensations en cas de dégradation. Une charte orléanaise de l’arbre urbain existe également pour sensibiliser les acteurs de l’aménagement et les propriétaires privés sur la protection et le développement de l’arbre en ville.

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