Si la situation du nucléaire en région Centre-Val de Loire semble globalement avoir peu changé en Centre-Val de Loire entre 2018 et 2019, la nouveauté de l’an passé concerne la levée de la surveillance renforcée de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, dans le Loiret, qui avait été mise en place depuis septembre 2017. « L’ASN constate que l’état des installations et les pratiques en matière de sûreté se sont, de manière générale, sensiblement améliorées », explique Alexandre Houlé, chef de la division d’Orléans, accompagné de Christophe Chassande, le délégué territorial de la division d’Orléans de l’ASN. En tout, 43 jours d’inspection en 2019 ont été réalisés sur cette centrale. « C’est plus que d’habitude, indiquent les deux hommes. Il y a une nette amélioration dans la conduite des réacteurs, mais il reste quelques faiblesses. Un plan d’actions a été mis en place. » L’ASN considère en particulier que l’exploitant doit encore s’améliorer sur la communication entre les équipes de conduite, ainsi que sur l’analyse robuste des résultats des essais périodiques et la surveillance des paramètres des réacteurs. Mais globalement, cette centrale est à l’image des installations dans la région : les choses s’améliorent au fil des ans et des inspections renforcées de l’ASN déplorent cependant un certain manque de rigueur à Chinon. Le site a bénéficié de 39 jours d’inspection en 2019 – « un peu plus qu’en 2018, notamment avec la troisième visite décennale du réacteur 3 » – , et l’ASN constate « un manque de rigueur dans la programmation des activités, une documentation pas assez précise à l’origine d’incidents significatifs. Des améliorations sont attendues sur le risque incendie, au niveau de la sectorisation. » Idem pour les « mesures de radioprotection en baisse ». Au niveau environnemental, le rapport est clair : même si les performances de la centrale nucléaire de Chinon sont d’un niveau comparable à la moyenne nationale, elles doivent cependant être améliorées. Si les limites de rejet pour les effluents gazeux et liquides demeurent respectées, concernant les rejets en légionnelles et en amibes, « de nombreux écarts à la réglementation ont été relevés concernant la gestion des déchets, – constat déjà formulé en 2018 – et le confinement des substances dangereuses. Ces écarts doivent faire l’objet d’actions prioritaires de l’exploitan. » Autant d’appréciations dont devra tenir compte l’exploitant alors qu’après le réacteur B3 l’an passé, c’est au tour du B4 de subir sa visite décennale qui durera 5 mois.
* L’autorité de sûreté nucléaire est une autorité administrative indépendante « du gouvernement et des acteurs du secteur comme EDF », qui assure une mission de contrôle de la sûreté nucléaire, de la radioprotection et d’information des citoyens sur l’ensemble du territoire français.