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Clotilde, au nom de Jeanne
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Clotilde, au nom de Jeanne

Clotilde, au nom de Jeanne

Clotilde Forgeot d’Arc, 15 ans, élève au lycée Sainte-Croix Sainte-Euverte, a été choisie pour figurer la Libératrice d’Orléans en 2022. Cette jeune fille a la particularité d’être la descendante en ligne directe d’un des frères de Jeanne d’Arc.
Benjamin Vasset
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L’Histoire envoie parfois de sacrés clins d’œil. Le 29 avril prochain, la jeune femme qui fera son entrée par la Porte Bourgogne pour célébrer le début des 593es fêtes johanniques s’appellera Clotilde Forgeot… d’Arc. Elle n’est ni plus ni moins que la descendante, par son père, d’un des frères de la Pucelle d’Orléans, Pierre. 

Au moment de l’annonce officielle de son nom, lundi dernier, dans les murs de l’Hôtel Groslot, Bénédicte Baranger, la présidente de l’association Orléans-Jeanne d’Arc, ne put s’empêcher de faire durer le suspense, savourant l’effet à venir. Mais assez rapidement, elle fit aussi savoir que le patronyme de Clotilde n’avait pas été un passe-droit. Pourtant, les membres du jury ont paraît-il mis deux bonnes heures pour se mettre d’accord sur l’identité de la jeune fille désignée, parmi les neuf candidates présélectionnées… « Ce fut très compliqué… », confirma d’ailleurs le maire d’Orléans, Serge Grouard. Alors, qu’est-ce qui a fait pencher la balance pour Clotilde ? « Peut-être sa jeunesse pétillante… », a avancé Bénédicte Baranger. 

Prestigieuse lignée

Jeune adolescente de 15 ans (elle aura 16 ans le 17 juillet prochain), Clotide Forgeot d’Arc remplissait déjà, évidemment, tous les critères requis pour figurer la Pucelle : habitant dans la métropole depuis plus de dix ans, elle est catholique pratiquante et inscrit son existence de jeune fille au sein d’une « activité tournée vers les autres », comme le « cahier des charges » l’oblige : alors qu’elle se destine à entreprendre des études médicales, elle est ainsi inscrite pour des « visites à des personnes âgées », même si celles-ci sont aujourd’hui perturbées par le contexte sanitaire. Sportive, Clotilde a également pratiqué l’escrime avant de se tourner vers la natation. Elle devra par contre se former, comme ses prédécesseuses, à l’art de monter un cheval… 

Visiblement impressionnée à l’heure de se confronter aux médias locaux suite à l’annonce de sa nomination, Clotilde a brièvement parlé de cette année exceptionnelle qui l’attend et qui commencera très bientôt par le traditionnel pèlerinage à Domrémy. « Je suis timide, mais je m’adapte vite », a-t-elle cependant mentionné comme principal trait de caractère, tandis que son père, responsable financier chez Vinci, corroborait ses dires : « dès qu’elle est en confiance, Clotilde est une boute-en-train », exprimait Benoît Forgeot d’Arc, avant d’expliquer que l’envie de Clotilde de figurer Jeanne d’Arc remontait à loin : « dès qu’elle a assisté à son premier défilé, elle nous a dit qu’un jour, elle serait Jeanne ». Le papa de Clotilde ne voulait pas non plus en faire des tonnes sur la prestigieuse lignée à laquelle lui et sa fille appartiennent. « Vous savez, nous confiait-il, ce nom m’a, pour ma part, plus valu de me faire chambrer qu’autre chose quand j’étais écolier… Lorsque Clotilde a candidaté, j’espérais même qu’il n’allait pas la desservir. Alors, le fait qu’elle soit choisie pour figurer Jeanne, je le vois davantage comme un clin d’œil ». L’intéressée a reconnu être certes « sensible à cette histoire » familiale, mais a aussitôt indiqué que ce n’était pas à cause de son « nom qu’elle s’était présentée ». 

En paix

Accompagnée de ses deux pages, Thibault Gaborit et Paul Augustin Chompret, Clotilde va désormais cheminer dans les pas de Jeanne – quelque part son aïeule – jusqu’au mois d’avril 2022. À ce jour, rien n’a été annoncé concrètement sur le menu de ces prochaines fêtes, soumises à l’évolution d’un virus particulièrement volage. « Ce que j’attends de ces prochaines fêtes ? Qu’elles aient lieu ! », plaisantait ainsi Bénédicte Baranger qui, lundi, se voulait optimiste. « Le virus semble moins mauvais, alors… J’ai bon espoir que les fêtes soient quasi-normales cette année. » 

Certains espèrent également que l’édition 2022 sera aussi moins animée, en coulisses, que lors de l’édition 2021, réduite à la portion congrue et déplacée en septembre, mais surtout marquée par une vive polémique au sujet d’un film sur les fêtes johanniques qui avait valu à des responsables de France 3 Centre-Val de Loire d’être harcelés et menacés de mort sur les réseaux sociaux. Il est peu de dire que Jeanne, malgré son grand âge, déchaîne toujours les passions, et c’est donc à bon escient que Jacques Blaquart, évêque d’Orléans, a rappelé en début de semaine un message essentiel : « Jeanne n’est pas récupérable : elle a quelque chose à dire tout le monde ». « C’est peut-être le personnage le plus abouti de l’Histoire de France », complétait sobrement Serge Grouard, mettant en exergue la puissance symbolique et spirituelle des fêtes johanniques : « il y a quelque chose qui nous dépasse, cette grande Histoire qui nous écrase de son poids et nous transcende ». La jeune Clotilde est prévenue.

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