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Dans l’attente de « jours heureux »

Dans l’attente de « jours heureux »

Pour elles, le monde d’après ne devra pas ressembler au monde d’avant : une quinzaine d’organisations de gauche ont fondé le collectif « Pour des jours heureux », afin de faire pression sur les autorités politiques compétentes. L’eau, les transports, la santé et l’alimentation figurent parmi leurs premiers chevaux de bataille.
b.v
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Dans l’attente de jours heureux

Une gauche unie ? Pour elles, c’est possible. Il y a quelques semaines, quinze « organisations syndicales, associatives et politiques progressistes du Loiret » ont fondé le collectif « Pour des jours heureux », déclinaison dans le département du mouvement national « Plus jamais ça », né l’an dernier. La crise sanitaire et la Loi sur la Sécurité globale ont motivé leur envie d’en découdre (pacifiquement) et de peser sur les décisions des autorités. « Il y aujourd’hui un rejet de la vie politique. On a envie d’en redonner goût aux citoyens », disent ces associations. Dans leur esprit, le fait de parler d’une seule voix est déjà un événement en soi. Elles ont pour le coup sorti un premier manifeste de quatre pages où figurent notamment les logos de La France Insoumise, du PC, du NPA, de l’UD CGT Loiret, d’Attac 45 ou des… Gilets jaunes. Un assemblage hétéroclite ? « On a abandonné les petites frictions qu’il y a pu avoir par le passé », jure l’un des représentants, tandis qu’un autre dit vouloir « faire face à l’offensive de la bourgeoisie » et qu’un troisième susurre : « Écrivez plutôt “capital” que “bourgeoisie”. »
Mais dans le fond, comme le disait Thierry Lhermitte dans Les Bronzés, l’important, c’est ce qu’il y a dedans. Et dans le quatre pages concocté par cette quinzaine d’associations, quatre thèmes centraux sont mis en avant. D’abord celui d’une régie publique de l’eau, dont ces organisations veulent voir la Métropole se doter d’ici au 1er janvier 2024, lorsque les délégations de service public (DSP) arriveront à échéance. 

Régie publique de l’eau

« Passer en régie, c’est accompagner une gestion précautionneuse de l’eau et avoir l’assurance qu’elle sera moins polluée, estiment-elles. L’eau en régie coûte 11 % moins cher qu’en DSP : on peut penser que cet écart correspond aux dividendes versés aux actionnaires. Nous n’avons clairement pas envie que Veolia ou Suez gèrent ici cette ressource, qui est un bien commun. » Cette idée n’a pas l’air d’enthousiasmer follement certains élus métropolitains pour le moment. « Pourtant, Paris et Grenoble ont déjà fait ce choix, assure le collectif. Dans l’agglomération, Saint-Jean-de-Braye y était réticente, mais le maire de l’époque l’a finalement fait et il s’en est félicité par la suite. » Autre grand sujet de compétence métropolitaine sur lesquels ces organisations veulent faire entendre leur voix : la gratuité des transports publics. « Ce serait une réponse à la crise sociale et environnementale que nous connaissons, croient-elles. Si on favorise cette gratuité, les gens utiliseront moins leur propre moyen de transport. ». Quant à une tarification « sociale » (voir encadré p.10), ils n’en veulent pas. « Elle agirait comme une stigmatisation des pauvres. Et en plus, on sait que de toute façon, certains niveaux de revenus ne prennent pas, de toute façon, les transports en commun. » À terme, le collectif « Pour les jours heureux » pourrait interpeller d’autres collectivités, et « notamment le Département, sur la question de l’Aide Sociale à l’Hébergement des personnes âgées ».

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