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Apprentissage : le grand tournant

Apprentissage : le grand tournant

Même si avec la réforme « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018, la Région n'est plus le régulateur des CFA, elle continue d'intervenir à travers des mesures de sécurisation de l'apprentissage.
G.M
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« Je me suis toujours opposé à cette réforme », explique François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire. Dans son rapport qui doit être présenté les 2 et 3 juillet lors de la séance plénière du Conseil régional, le Président fait d’ailleurs état, pour cette perte de compétence, d’une compensation négative de 2,9 M€ « à rembourser chaque année par notre Région. Elle vient sanctionner la trop grande implication de notre collectivité en faveur de l’apprentissage. » Néanmoins, la Région, même si elle n’est plus le capitaine du navire, continue de s’investir « dans une dynamique d’aménagement éducatif et de développement économique et social du territoire. »

La nouvelle politique régionale constituera désormais en une aide à la modernisation des centres de formation, afin qu’ils soient notamment adaptés à l’évolution des pratiques pédagogiques, aussi bien en termes d’équipements que d’immobilier. Les opérations éligibles concerneront obligatoirement les formations inscrites à la carte-cible de l’apprentissage. Cet axe s’inscrira dans le cadre d’un partenariat avec les OPCO, avec un budget annuel estimé à 12,1 M€. Le soutien de la Région interviendra également en faveur des formations fragiles dans les territoires, prioritairement en zone de revitalisation rurale, ou dans un quartier de la politique de la Ville. Un budget annuel estimé entre 3 et 6 M€.

« Moderniser les centres de formation »

L’objectif est également d’amorcer le lancement de nouvelles formations, notamment aux métiers des transitions écologiques et énergétiques. Une mesure estimée à 500 000 € par an. Le but est de répondre aux besoins constatés au titre de la carte-cible de l’apprentissage, un document élaboré avec les différents partenaires, qui devrait être présenté en décembre 2020 en séance plénière du Conseil régional et se déclinera dès janvier 2021 sous forme d’appel à projets. Place aussi à une aide à l’accompagnement à l’évolution et l’innovation au niveau des pratiques de formation, estimée à 300 000 € par an. Enfin, la Région souhaite encourager la mobilité européenne (1 M€ de budget annuel) et informer sur l’apprentissage (400 000 €).

Sécuriser l’apprentissage

Selon le rapport de la Région, les conséquences de la crise sanitaire laissent envisager une baisse de 15 à 20 % des apprentis à la rentrée. Ce rapport indique qu’en 2008-2009, le nombre d’apprentis en région Centre-Val de Loire avait chuté de 10 % et de près de 50 % dans le BTP. Un plan de soutien national a été annoncé le 5 juin dernier par le Gouvernement (prime exceptionnelle pour les entreprises qui recrutent un apprenti, aide au premier équipement de 500 € pour l’apprenti…), mais pour François Bonneau, ces choix ne sont « pas adaptés à l’ampleur des difficultés ». C’est pour cela que la Région a mis en place une concertation qui a débouché sur la mise en place d’une bourse régionale de l’apprentissage et de l’alternance (plus de 1 000 offres vérifiées environ). « Nous mobilisons aussi, dès cet été, et non à l’automne, le Service Public Régional de l’Orientation et les CFA en réactivant le dispositif « Assure ta rentrée » en direction des jeunes sans solution », insiste François Bonneau. Le fléchage des financements régionaux devrait également être tourné vers les formations et les CFA fragilisés, et une priorité sera donnée aux premiers niveaux de qualification aux secteurs professionnels à forte densité de main-d’œuvre et aux territoires fragiles.

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