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L’enfer de la Femme porcelaine

L’enfer de la Femme porcelaine

Selon le ministère de l’Intérieur, 142 310 personnes ont été victimes de violences conjugales en 2019. Un nombre qui malheureusement ne faiblit pas puisque, d'après l'ONU, le confinement a fait augmenter de 30 % les appels aux autorités pour ces faits de violences. À travers un recueil de témoignages, l'Orléanais Mehdi Heraut-Zérigui dénonce et sensibilise à ce mal qui ronge notre société. 
A.G
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« Chaque fois que mon crâne cognait, chaque fois que j’étais humiliée, destituée de mon corps de femme, dès lors que je devenais une chose, il fallait que je me raconte cette histoire… » Ces quelques lignes de synopsis imagent l’atrocité des propos recueillis entre novembre 2019 et février 2020 par Mehdi Heraut-Zérigui auprès d’une quarantaine de femmes et d’hommes. C’est en créant le personnage fictif d’Abigaëlle Baumgartner que cet Orléanais, metteur en scène pour La Compagnie du Prélude et maître de conférences en sciences de gestion, a fait élever la voix des victimes de violences conjugales. Il en a constitué un recueil, à destination d’un public averti.
« À partir de la rencontre avec chaque personne, j’ai restitué ce que j’avais ressenti, explique Mehdi Heraut-Zérigui. C’est l’interprétation de la réalité que j’ai pu comprendre et absorber. J’ai retranscrit certaines phrases avec les mots des victimes, qui sont durs, vulgaires, désinhibés. »

Un message d’espoir, quand même…

Cette première œuvre publiée est d’un tout nouveau genre pour l’auteur, habitué à écrire et mettre en scène des pièces fictives. « Je ne pensais pas que ça allait autant m’affecter, dit-il. Ça a été très dur, au début, d’accepter ce qui s’est réellement passé pour ces femmes. Cela a été quatre mois pénibles émotionnellement, mais cela en valait la peine. » Initialement, Mehdi Heraut-Zérigui travaillait depuis trois ans sur une pièce intitulée Turbulences, dont l’histoire devait raconter l’émancipation de trois femmes dans les années 60. « C’était une fiction qui abordait aussi les violences conjugales, le sexisme, l’image de la femme au foyer… Il a finalement muté après la rencontre d’une victime, dont le réseau m’a aidé à constituer le recueil. » De manière anonyme, des femmes, habitant le Loiret puis d’autres régions de France, ont tour à tour accepté de lui parler à cœur ouvert, ainsi que trois hommes ayant connu ces violences durant leurs enfances.

Mais ce recueil a aussi pour but d’être porteur d’espoirs. « Toutes les femmes que j’ai interrogées se sont reconverties professionnellement ou ont quitté leurs maris, relève Mehdi Heraut-Zérigui. Elles ont décidé de rompre avec ce schéma, et c’est aussi la finalité de la pièce : elles se sentent prisonnières jusqu’au moment où vient le déclic. L’espoir porté par la pièce part de là. » Disponible à la commande chez les libraires et mis en vente sur internet, Femme Porcelaine aurait dû être joué sur la scène de l’espace culturel Lionel Boutrouche d’Ingré le 25 novembre dernier. La représentation a été repoussée à la même date, en 2021.

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