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Les concerts debout sont à genoux

Les concerts debout sont à genoux

Pour cause de contraintes sanitaires, des salles de concert orléanaises, comme l’Astrolabe, ne peuvent plus organiser de spectacles où le public est debout. Des démarches ont été effectuées pour faire évoluer la réglementation mais en attendant, tout un secteur reste à l’arrêt… 
A.B
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Au mois de juillet, le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) a adressé une lettre ouverte au Gouvernement. Intitulée Concerts debout touchés en plein cœur, elle a été rédigée par des professionnels de la musique (artistes, techniciens, producteurs, organisateurs de concerts, prestataires et travailleurs indépendants), qui s’inquiétaient de la date de reprise des concerts : « Depuis le 31 mai dernier, y lit-on, il nous est interdit par décrets de produire, interpréter, organiser des spectacles en station debout pour le public dans les établissements recevant du public (…) Notre volonté est une reprise à 100 % des capacités publiques des lieux à compter du 1er septembre 2020. Cependant, cette date est de plus en plus difficilement envisageable pour des questions inhérentes à la programmation et à l’organisation de tournées notamment. Nous sommes aujourd’hui dans une situation plus que délicate ».

Depuis la rédaction de ce document, et malgré l’assurance des structures culturelles accueillant des concerts debout de prendre en compte les contraintes sanitaires et sociales et la volonté de s’y adapter en pleine conscience, Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, a, certes, annoncé vouloir faire redémarrer les théâtres et les salles de concerts assis au courant de l’automne. Mais dans le même temps l’interdiction des concerts debout est, elle, prolongée jusqu’en 2021.

D’autres solutions pour exister ?

Le directeur de l’Astrolabe, Frédéric Robbe, est adhérent au SMA. Il a signé la lettre publiée en juillet. « Nous nageons dans un festival d’incertitude, explique-t-il aujourd’hui. L’intention est de sensibiliser le ministère de la Culture sur le manque de visibilité concernant la reprise de nos activités ». Car si les foires, parcs, salons, zoos et bien entendu les cafés et restaurants, ont pu rouvrir dans des conditions sanitaires compatibles avec des conditions économiques viables, il semblerait bien que le Gouvernement adopte la politique de l’autruche pour les événements qui rassemblent une foule plus difficilement « dispersable ».

Si aucune mesure n’est donc proposée aujourd’hui, les professionnels concernés ont, eux, des idées à revendre pour défendre leur commerce. Leur inquiétude, au-delà d’être ignorés, est le temps nécessaire à la mise en place des aménagements requis lorsqu’une décision sera prise. L’Astrolabe assure avoir toujours le soutien des collectivités, mais les artistes et les tourneurs voient leurs tournées s’annuler. Les techniciens et prestataires souffrent également, et c’est la filière musicale dans son ensemble qui craint la ruine et la perte de talents. « Si l’on doit vivre avec le virus, pourquoi certains le peuvent et d’autres pas ?, déplore Fred Robbe. Nous comptons sur le comité scientifique pour appuyer notre appel à l’aide. Vu la complexité de miser sur une programmation régulière, l’objectif est de déployer des activités en 2021. Aujourd’hui, nous réfléchissons à comment exister dans la ville. Nous sommes très vigilants pour ne pas couler la boutique, qui est sans rentrée d’argent depuis mars. » 

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