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Pass, passe, passera

Pass, passe, passera

Benjamin Vasset
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Sous les pavés, la plage ; au-dessus, les godasses. Cet été, alors que certains se prélassaient à l’ombre des parasols en fleurs ou regardaient tristement tomber la flotte, d’autres ont donc décidé de poursuivre le match, faisant fi de la sacro-sainte trêve estivale qui permettent aux médias de cultiver à l’aise leurs bien-aimés marronniers. Depuis la mi-juillet, tous les samedis après-midi, à Orléans comme dans d’autres villes de France, des milliers de manifestants sont ainsi venus crier, au moins, leur opposition au pass sanitaire et à la prétendue privation des libertés. 

S’ils semblaient n’être qu’au départ qu’une poignée d’irréductibles grognons, leurs rangs paraissent grossir au fur et à mesure que la rentrée se rapproche dans un mélange hétéroclite, de jaune, de rouge, voire de brun. Pour quelques convaincus dont les arguments peuvent se discuter, combien d’hommes et de femmes en colère « contre le système » viennent évacuer leur frustration près de trois ans après le grand mouvement de contestation de l’automne 2018 ? Si tout n’est pas comparable dans ces protestations véhémentes, il y a, encore, comme un grand râle de dégoût contre une classe (politiques, médecins, médias…) qui les mépriserait. Cette minorité bruyante se fait entendre, mais elle se fait aussi tristement remarquer, au gré de slogans et de pancartes scabreuses qui pointent d’un doigt vengeur leurs boucs émissaires désignés. Ces manifestants du samedi ont l’impression qu’on la leur fait à l’envers, qu’on les exclut et qu’on les piétine, excités en sous-main par quelques irresponsables politiques et mauvais artistes dont on regrette que le micro – ou le compte Twitter – n’ait pas été coupé plus tôt. Que cela se fût passé, et ils auraient alors eu de bonnes raisons de crier à la dictature. En attendant, leurs salades poussent ; jusqu’à temps qu’elles passent. 

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