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La Métropole à un tournant

La Métropole à un tournant

Le conseil métropolitain fera sa rentrée la semaine prochaine, et il est possible qu’il soit animé. Car la Métropole se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, traversée par des débats politiques sur des choix forts à trancher.
Benjamin Vasset
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Financièrement parlant, la Métropole va-t-elle si mal ? C’est, depuis un an et demi, ce que les déclarations de la « coalition » au pouvoir laissent penser, et c’est ce qu’elle continue de clamer suite, notamment, à la crise du Covid. Celle-ci a ainsi eu pour impact d’augmenter certaines dépenses métropolitaines (le soutien au monde économique) et de rétrécir certaines recettes : par exemple, le budget Transports aura dû faire sans 15 M€ entre 2020 et 2021, conséquence de la baisse de fréquentation dans les trams et les bus. Christophe Chaillou, le président (PS) de la Métropole, explique en outre que plus d’un milliard d’euros d’investissements promis sous la précédente mandature auraient déjà été fléchés pour financer des projets dans les communes de l’agglomération. Ils ne seront visiblement pas tous tenus. Il y aura des mécontents, même si la Métropole assure qu’elle ne reviendra pas sur ses engagements pour l’enseignement supérieur, pas plus que ceux liés à la « vie quotidienne », comme les transports et le traitement des ordures ménagères. Le secteur de l’économie sociale et solidaire, que la Métropole veut pousser, ne devrait pas non plus pâtir de ces « choix » qui seront actés au terme de discussions qu’on devine épicées.

D’autre part, pour se « donner un peu d’air », Christophe Chaillou va proposer à ses collègues de gonfler les recettes métropolitaines en augmentant le Versement Transport des entreprises ainsi que la taxe foncière. La part de Dotation de Solidarité Communautaire de la Métropole vers les communes pourrait quant à elle être revue à la baisse : ce choix, qui n’était pas encore acté la semaine dernière, pourrait également ne pas être très populaire dans certaines mairies, mais il irait dans le sens des audits que la Métropole a confiés en début d’année à des cabinets privés, selon lesquels la métropolisation et les transferts de certaines compétences, comme la voirie, auraient globalement amélioré les finances des communes, un peu moins celles de l’intercommunalité.

Vers un détricotage ?

Cela dit, Christophe Chaillou espère pouvoir récupérer entre 150 et 200 M€ d’investissement durant ce mandat, tout en restant en-deçà du seuil des dix ans d’endettement, ce qui inquiète beaucoup d’élus, et notamment ceux d’Orléans. Orléans, justement : son maire, Serge Grouard, qui s’étonne et s’agace du poids qu’a pris la Métropole dans les choix qu’il voudrait impulser, va bel et bien récupérer la gestion de ses musées, lesquels devraient donc, comme annoncé, repartir de l’intercommunalité vers les communes. Ils ne seront pas seuls à suivre le mouvement : deux clubs sportifs professionnels, l’OLB et l’USO, vont retourner dans le giron municipal – en l’occurrence celui d’Orléans – tandis que les deux clubs de handball, les Panthères de Fleury et les Septors de Saran, vont continuer à dépendre de la Métropole.

Christophe Chaillou, qui a du mal à comprendre l’écho médiatique et les passions déclenchées par cette question du sport professionnel, admet que ce choix qui va être proposé n’est pas « d’une cohérence absolue ». Mais face aux critiques sur l’immobilisme supposé de la Métropole depuis son installation baroque de juillet 2019, son président met en avant des sujets-clés qui ont selon lui avancé : le Plan Local d’Urbanisme métropolitain, la commande de 60 nouveaux bus, l’évolution juridique des Résidences de l’Orléanais ou la création de nouvelles déchetteries. Pour autant, Christophe Chaillou n’élude pas le fait que la gouvernance d’une Métropole construite très (trop ?) rapidement, dirigée par une majorité assez peu lisible sur le plan politique, est loin d’être une sinécure. « Il y a toujours une majorité au conseil métropolitain, mais cette majorité n’est pas simple », reconnaît-il. Et elle ne devrait pas l’être davantage prochainement, alors que nous sommes déjà entrés dans une année d’élections majeures qui, au gré des alliances et des mésalliances, pourrait faire bouger quelques lignes. Encore une fois, il apparaît que Serge Grouard, maire de la ville centre et patron des Républicains du Loiret, est l’homme qui détient du moins le pouvoir, sinon la règle du jeu. Voudra-t-il la réécrire ? Il avait prévu de s’en ouvrir, jeudi dernier, au Conseil municipal d’Orléans, avant de repousser sa communication à une date ultérieure.

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