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Santé mentale à Orléans / Centre Hospitalier Georges Daumézon : Un centre support régional pour la réhabilitation psychosociale

Santé mentale à Orléans / Centre Hospitalier Georges Daumézon : Un centre support régional pour la réhabilitation psychosociale

Depuis juin dernier, l'établissement public de santé mentale du Loiret Georges Daumézon est labellisé – conjointement à celui de Tours – centre support pour la réhabilitation psychosociale par l'Agence régionale de Santé Centre-Val de Loire. L'occasion de découvrir cette approche et le pôle de soins spécifiques qui abrite cette filière.
Gaëla Messerli
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Cette labellisation régionale est une reconnaissance du dynamisme du centre Georges Daumézon, qui œuvre dans le domaine depuis longtemps en allant dans « les territoires les plus éloignés » avec des équipes mobiles notamment pour l’addictologie ou la géronto-psychiatrie. Concrètement, l’établissement a désormais pour mission d’informer pour expliquer ce qu’est la réhabilitation psychosociale, de former les professionnels et de les accompagner pour déployer les dispositifs sur le territoire. « Nous avons été nommés centre support avec Tours. Nous nous partageons donc les départements », explique le docteur Anne-Sophie Magis. Daumézon interviendra donc sur les départements du Cher et de l’Eure-et-Loir, en plus du Loiret. « Le but est de couvrir l’ensemble de la région. Tours a gardé la spécificité recherche, mais nous nous y associons. Nous allons ainsi participer à une étude sur les troubles du sommeil dans la schizophrénie. » 

Une approche qui sort d’une prise en charge classique

La vraie question, pour le grand public, est de savoir en quoi consiste la réhabilitation psychosociale. La filière a en effet des racines historiques localement bien ancrées, avec l’approche développée notamment dans les cliniques du Loir-et-Cher, mais aussi avec le mouvement des usagers aux États-Unis, où le patient est actif face à sa maladie. La réhabilitation psychosociale touche au rétablissement fonctionnel de la personne : trouver un épanouissement, avoir des projets, s’intégrer socialement… « Une fois la personne stabilisée au niveau de sa maladie, elle peut demander à faire un bilan de situation avec ses soignants, développe Anne-Sophie Magis. On y indique comment la personne fonctionne, mais aussi quelles sont ses ressources intérieures. Elle ne se réduit pas à sa maladie ! » 

Place aussi à un bilan cognitif. S’il y a des troubles cognitifs, le patient pourra participer à des ateliers d’éducation thérapeutique – « afin de bien connaître sa maladie » – ou encore à de l’entraînement aux habiletés sociales. La réhabilitation se base sur les capacités préservées des personnes et les utilise pour pallier au mieux les déficits. Est aussi mis en place un volet orientation sociale et professionnelle avec le dispositif pour l’emploi accompagné, Cap Emploi… La question de l’autonomie et du logement sera également abordée, l’objectif étant le rétablissement et l’inclusion des personnes. Une approche qui sort d’une prise en charge classique, insiste le docteur Magis, « car le soignant n’est pas le sachant. Cela part du patient. » 

« La réhabilitation psychosociale touche au rétablissement fonctionnel de la personne  »

En plus de cette labellisation, Daumézon est en train de se doter d’un lieu dédié, rue du Petit Pont à Orléans, dans le quartier des Droits de l’Homme : le PRISM 45 – Psychothérapies et Réhabilitation Interdisciplinaire en Santé Mentale, qui devrait ouvrir ses portes début 2021. Ce futur centre référent de réhabilitation psychosociale regroupera les unités actuelles du CRPS45 et du Centre thérapeutique Maurice Parienté. L’objectif est de regrouper dans ce bâtiment proche du centre d’Orléans des pratiques ayant pour but de prévenir l’apparition du handicap, de lutter contre la chronicisation – « surtout chez les patients jeunes » – mais aussi d’accompagner les familles et les proches. 

Une unité de psychotrauma 

Mais la réhabilitation psychosociale n’est qu’une des cinq filières du pôle de soins spécifiques que dirige le docteur Magis. Ce pôle regroupe l’addictologie, l’autisme adulte, la géronto-psychiatrie, ainsi que les psychothérapies. Depuis un mois, il compte également une unité de psychotrauma spécialisée dans la prise en charge de personnes victimes de violences conjugales, familiales, mais aussi exposées à des événements traumatiques comme des accidents… « En un mois, une quinzaine de personnes ont déjà été reçues », affirme le docteur Magis. 

Le pôle abrite également les thérapies familiales. « Cette année, nous élargissons l’offre de soins, car toutes les familles n’ont pas besoin d’une thérapie systémique. Nous proposons ainsi un groupe d’éducation thérapeutique, non pas pour les patients, mais pour les familles. Et nous avons le projet de créer des groupes multifamiliaux avec quelques membres des familles, et parfois même le patient… Le but est d’aborder des thèmes qui ne sont pas préétablis. L’objectif est de favoriser l’échange entre les familles. »

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