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Le scrutin de tous les possibles…

Le scrutin de tous les possibles…

Avec 71 binômes candidats (1 femme – 1 homme) pour 19 cantons (dont 4 à Tours et 4 autres dans la Métropole), le jeu est très ouvert. La majorité de droite sortante, emmenée par le président Jean-Gérard Paumier, qui se représente, entend être reconduite. L’alliance gauches-Verts, après son succès aux municipales à Tours, espère reconquérir des cantons sur la ville. Mais l’inconnue reste la participation : le fait que ces élections aient lieu aux mêmes dates que les Régionales sera-t-il mobilisateur ou, au contraire, perturbateur quant aux enjeux d’un scrutin qui doit désigner l’exécutif du Département pour les six prochaines années ? Réponse les 20 et 27 juin prochain !
P.N.
DÉPARTEMENTALES

Une majorité départementale renouvelée

Le président Jean-Gérard Paumier repart en campagne pour continuer son action. « Nous avons bien travaillé ces six dernières années, explique l’ancien maire de Saint-Avertin, élu du canton Saint-Pierre-des-Corps / Saint-Avertin. Tous les budgets ont été votés à l’unanimité, nous n’avons pas augmenté les taux d’imposition pendant les 6 années du mandat, ce qui n’était jamais arrivé depuis les années 50. Je pense donc que notre action doit être prolongée et si je sollicite un nouveau mandat c’est que je pense que toutes les actions que nous mettons en place au service des Tourangeaux doivent être prolongées dans le temps ; je suis vraiment convaincu que nous sommes utiles à la population, cela a toujours été le sens de mon engagement et c’est pour cela que j’entends continuer notre action, dans un souci de consensus au service de l’intérêt général, au sein de la future majorité… »

La majorité sortante est d’ailleurs renouvelée pour moitié avec de nouvelles têtes dans de nombreux cantons. Quelques piliers se retirent, d’autres se représentent comme Gérard Dubois à Descartes. Des figures montantes comme le maire de Fondettes, Cédric Oliveira briguent un poste à l’exécutif départemental.

En face, les candidats de la droite ou de l’union de la droite et du centre selon les cantons doivent faire face à une multitude de candidatures de l’extrême gauche à l’écologie en passant par des candidatures d’union du PS et des Verts comme à Tours où la victoire de la liste d’alliance rouge (PCF, LFI), rose (PS), verte (EELV) espère renouveler son succès aux départementales après la victoire aux municipales il y a un an.

Tours : une « dissidence » à droite…

Dans le prolongement des élections municipales qui avaient vu l’ancienne majorité de droite et du centre partir au combat divisée avec d’un côté Xavier Dateu qui avait fait une liste dissidente et de l’autre Christophe
Bouchet, la droite est divisée sur la canton de Tours 1 (nord). Xavier Dateu, conseiller du canton, doit faire face à la candidature de son ancien binôme Cécile Chevillard, restée fidèle à Christophe Bouchet. Les deux anciens partenaires s’affrontent donc. Cette primaire à droite pourrait-elle faire le jeu de la gauche et des Verts qui présentent une candidature commune avec Bertrand Renaud (adjoint LFI à Tours) et Tatiana Cordier-Royer (issue de la société civile, co-
présidente du centre LGBTI de Tours) ?

Dans le canton de Tours 3, la situation aurait pu se reproduire, mais Olivier Lebreton réélu conseiller municipal sur la liste Bouchet et Barbara Darnet-Malaquin, partie sur la liste LREM de Benoist Pierre, ont décidé de repartir ensemble au combat départemental…

Dans le canton de Tours 4 (centre-ouest), les sortants de la majorité départementale, Céline
Ballesteros et Thomas Gelfi, tous deux partis avec Xavier Dateu aux municipales, se représentent. Mais ils n’ont pas à faire face à une candidature « dissidente » à droite, ce qui réduit les risques de défaite sans pour autant leur assurer un succès car ils avaient été élus de quelques voix il y a 6 ans dans un canton longtemps de gauche…

… et une à gauche aussi !

Comme il y a une « dissidence » à droite dans le canton de Tours nord, il y a aussi une double candidature à gauche sur le canton de Tours 2 (centre-ouest). Les élus sortants Florence Zulian (PS) et Dominique Lemoine (écologiste indépendant) n’ont pas eu l’investiture de la nouvelle majorité municipale de Tours PS-EELV qui a donc désigné un autre binôme composé de François Lafourcade (EELV, ancien conseiller municipal sous Jean Germain) et d’Ursula Vogt, directrice du Secours catholique. Cette primaire à gauche fera-t-elle le jeu de la droite dans un canton traditionnellement dévolu à la gauche ? À voir…

La majorité municipale présente aussi un binôme à Tours 3 (sud) composé d’Iman Manzari (adjoint au commerce) et de Mélanie Bresson, connue pour avoir organisé les « couturières masquées » lors du premier confinement. En présentant des binômes dans les quatre cantons de la ville, la nouvelle équipe municipale, espère bien valider son succès du printemps 2020 en intégrant l’exécutif départemental. Mais rien n’est joué car la multiplication des candidatures à gauche, comme celles de C’est Au Tour(s) du Peuple sur les cantons de Tours 2 et 4, risque d’engendrer une dispersion des voix…

Parmi les personnalités de gauche en lice dans ce scrutin, Wilfried Schwartz, le président de la Métropole, est candidat sur le canton de Ballan-Miré / La Riche car le fait de siéger au Département lui permettrait aussi d’avoir connaissance des dossiers départementaux en plus de ceux de la Métropole. Ce qui peut permettre une action commune sur certains dossiers en effet…

C’est Au Tour(s) du Peuple, trouble-fête à gauche

La liste menée par Claude Bourdin a réalisé près de 6 % des voix aux dernières élections municipales et entend faire valoir sa différence lors du scrutin départemental. Ironie de l’histoire, celui qui avait été exclu de La France Insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon, pour ne pas avoir accepté de participer à la liste d’union rouge-rose-verte lors des municipales de Tours, se retrouve avec l’étiquette FI pour ce scrutin. C’est Au Tour(s) du Peuple présente donc deux binômes : Claude Bourdin – Joe Faurie sur Tours 2 (est) et David Singer et Isabelle Boutault sur Tours 4 (ouest). Pas de quoi conquérir la majorité départementale mais sans doute jouer les trouble-fêtes à gauche…

La LREM à l’arrêt

Une nouvelle fois – comme lors d’autres scrutins locaux précédemment – le parti présidentiel n’est pas en mesure de présenter des candidats dans tous les cantons. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 puis, surfant sur la dynamique de ce succès, l’arrivée à l’Assemblée nationale d’une majorité de députés LREM qui, alliés avec ceux du Modem, ont toujours la majorité absolue, le parti LREM n’est jamais parvenu à s’implanter dans les assemblées locales et territoriales. Après les dernières municipales de 2020 où le parti n’est pas parvenu à décrocher de villes majeures, seuls 2 % des conseillers municipaux de France sont issus de ce mouvement aujourd’hui. Il n’en va pas différemment en Indre-et-Loire où LREM ne présente de candidats que dans deux cantons seulement à Tours 1 (nord) et Tours 4 (centre-ouest). C’est dire si le parti présidentiel a peu de chances de peser sur le prochain exécutif départemental.

Le RN sur tous les fronts

En sera-t-il de même pour les troupes de Marine Le Pen qui présentent des candidats dans tous les cantons ou presque. Mais ont-il pour autant des chances d’êtres élus ? C’est l’une des inconnues du scrutin qui pourraient déboucher sur quelques surprises. Ne pourrait-on pas voir un binôme RN élu dans un canton rural où le parti d’extrême droite réalise de bons scores électoraux et où les sortants de droite ne se représentent pas ? Difficile à dire tant la réponse à cette question dépend à la fois du taux de participation (qui est plus élevé chez les électeurs du RN en général), de l’identité des sortants car il y aura incontestablement une prime aux élus, mais aussi de la personnalité des candidats RN. Sont-ils connus sur le territoire, bien implantés ? Ou leur suffira-t-il d’arborer l’étiquette RN pour percer dans l’électorat rural ? C’est toute
la question… 

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