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Trop tôt pour mesurer l’impact de la crise Covid

Trop tôt pour mesurer l’impact de la crise Covid

Comme tous les deux ans, l’Observatoire sur les Inégalités, installé à Tours, mesure, grâce à une synthèse de nombreuses données disponibles, l’évolution des inégalités, pas seulement économiques, dans la société française. Dans l’édition 2021, les revenus, l’éducation, le travail, les modes de vie et de consommation ainsi que les différences entre les territoires ont été passés au crible. Avec un zoom aussi sur plus d’un an de crise du Covid dont il est encore trop tôt pour mesurer tous les effets sur la pauvreté et les inégalités...
PN

Tout le monde s’accorde à le dire : la crise du Covid a eu un impact sur la situation des populations les plus fragiles. Mais, pour autant, cette crise sanitaire, qui s’est doublée d’une crise économique, a-t-elle débouché sur un accroissement des inégalités en France ? Il est trop tôt pour le dire car, début 2021, l’Observatoire ne dispose pas d’assez de recul ni de suffisamment de données pour tirer des conclusions fiables. Mais, pour Louis Maurin, directeur de l’Observatoire, une chose est sûre, « le modèle social français a pleinement joué son rôle d’amortisseur et le quoi qu’il en coûte a permis d’éviter une crise économique sans précédent ».

Pour autant, ce ne sont pas seulement les plus fragiles ou les plus précaires qui ont bénéficié en premier lieu de ce quoi qu’il en coûte puisque toutes les entreprises ont été aidées, les salariés ont été rémunérés dans le cadre des mesures de chômage partiel, et toute une partie des fonctionnaires qui ne pouvaient pas travailler en télétravail ont continué à toucher leur salaire. « Et heureusement que le gouvernement a décidé de laisser la dépense publique, poursuit Louis Maurin. Même si, à un moment donné se posera la question de l’addition : qui remboursera et comment remboursera-t-on la dette Covid ? » Car il ne croit pas à l’effacement de cette dette…

Le patrimoine des plus riches boosté par la crise

Le rapport met en évidence des conséquences de la pandémie. Il y a tout d’abord les inégalités liées à l’âge ou à l’état de santé qui sont flagrantes : les personnes âgées ont été davantage frappées par la maladie que les jeunes qui, eux, ont été impactés dans leur vie scolaire/universitaire ou économique avec l’arrêt des petits boulots, mais moins dans leur santé. De même, sur le plan économique et social, les précaires, qui ont perdu petits boulots et missions d’intérim, ont été plus touchés que les salariés protégés par le chômage partiel. Même si cette mesure a occasionné aussi des baisses de revenus proportionnellement plus importantes pour les salaires plus proches du SMIC.
Avec 300 000 personnes supplémentaires inscrites au RSA et autant de chômeurs en plus fin 2020, l’impact économique est mesurable. Même si ces chiffres ont très vite décru avec la reprise de l’activité… Autre constat mesurable : la crise a gonflé le patrimoine des foyers les plus aisés, et de nombreux Français ont vu leur épargne croître. Contrairement aux plus pauvres… Comme souvent, nous ne sommes pas égaux devant la crise…
+ loin :
Toutes les informations sont développées dans le Rapport sur les inégalités en France vendu sur le site de l’Observatoire : inegalites.fr

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