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Patrick Glaume : Into the wild
Portrait

Patrick Glaume : Into the wild

Cet Orléanais a deux passions : la nature et la photographie. Deux hobbys qu’il a décidé de réunir en un seul métier : photographe animalier sur les terres de Sologne.
Hugo De Tullio
1978 : réalise son premier affût photo
2005 : devient photographe animalier
2017 : passe auto-entrepreneur en EIRL

« Plein de graines, de petits cailloux, de petits pas, de personnes et de petits actes font avancer les choses progressivement ». Ce sont par ces mots que Patrick Glaume, 54 ans, originaire de l’Ain, définit son itinéraire de vie. 

Quittant l’école à seulement 16 ans, celui qui n’est encore qu’un adolescent devient palefrenier. Il passe ensuite son service militaire à Tours pendant 16 mois, puis travaille à l’usine près de Saumur, dans le rechapage de pneus de voitures. Il démissionne de ce poste au bout de trois ans et retourne à Tours pour y suivre une formation de dessinateur en bureau d’études. Après quelques années, la boîte dans laquelle il s’est fait embaucher se déclare en liquidation judiciaire. C’est alors l’heure pour Patrick Glaume de dresser un bilan de ses compétences. Résultat ? « Il s’avérait que j’avais un goût très prononcé pour la nature… » Le jeune trentenaire (à l’époque) passe alors un brevet d’animateur nature. Un diplôme qui ne lui permet pas de trouver un job, mais qui lui « ouvre des possibles. » C’est grâce, notamment, aux conseils avisés de sa belle-mère que le déclic se fait : il deviendra photographe animalier.

Par le hasard de la vie et une bonne dose d’audace, Patrick Glaume est alors pris sous l’aile de Gilles Martin, reporter-photographe animalier réputé, qui lui apprend les ficelles du métier. « J’étais à très bonne école », sourit-il. Entré d’abord comme pigiste au magazine Image & Nature, l’Aindinois monte les échelons pour devenir chef de rubriques. Dans le mensuel, il créé le concept de « nature en mouvement » : « c’est le fait d’associer plusieurs images shootées en rafale sur une seule photo », ce qui donne l’impression -bluffante- que l’animal est en pleine action. En 2005, Patrick Glaume se met à son compte comme artiste-auteur pour pouvoir vendre ses photos. « C’est une activité pour laquelle je galère depuis le début, dit-il. Le marché n’existe plus trop, c’est très restreint. C’est vraiment un métier de passion. » 

Une passion qui a débuté dès son plus jeune âge. À 4 ans précisément, quand il participe à ses premières parties de pêche avec son oncle. « Lors de moments difficiles, je me barrais dans la nature, en montagne, et je me demandais si j’avais le droit d’exister, explique-t-il. C’est au sein de la nature que j’avais cette réponse, alors je repartais et je savais que j’étais un être humain. » Cette sensibilité pour l’environnement est aussi nourrie de nombreux reportages animaliers et autres livres d’images qu’il dévore, sans oublier une professeure de biologie en 6e, qui l’a marqué à vie : « elle était extra et me faisait rêver avec la nature… » À 11 ans, Patrick Glaume réalise ainsi son premier affût sur deux oiseaux avec un appareil kodak fraîchement offert : « j’ai fait des photos catastrophiques de ces pauvres buses ; on ne voyait que deux points microscopiques ! » Trente ans plus tard, en 2017, le photographe devient autoentrepreneur et élargit ses offres : il propose désormais des stages de photographie en milieu sauvage ou dans des parcs animaliers, des expositions, des conférences ou des formations, un ensemble de savoir-faire « qui relie toutes (ses) compétences déjà acquises. » Les séjours en immersion dans la nature sont l’une de ses activités qui le passionnent le plus. Et pour s’approcher au plus près des chevreuils, sangliers et autres cerfs de Sologne, Patrick Glaume livre quelques secrets : « se camoufler et avoir de la patience. » Mais l’idée de ces stages en milieu sauvage n’est pas forcément d’apercevoir à tout prix des animaux. « On est du vivant, on vit quelque chose à l’intérieur de soi parce qu’on est dans le silence, on est bien même s’il n’y a pas d’animaux », théorise Patrick Glaume, qui aime avant tout ne pas déranger les bêtes et respecter leur intimité.

Bonne compagnie

Actuellement, le photographe pratique les séances de photographies d’animaux de compagnie, le plus souvent en immortalisant un chien et son maître. Mais cette activité n’est encore qu’en phase de test, car « le chien, précise-t-il, c’est assez spécial : suivant comment il est éduqué, il peut y avoir des accidents. Je le crains plus qu’un sanglier mâle à trois mètres de moi ! », confie Patrick Glaume. Le cinquantenaire a enfin un autre projet en cours : la réalisation de clichés de cerfs en noir et blanc. Il doit d’ailleurs aller prochainement au Danemark pour y faire des photos. Une autre graine qui vient s’ajouter au joli jardin de cet artiste.

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