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Maryam Makosso : Quel talent !
Portrait

Maryam Makosso : Quel talent !

La gagnante du concours Jeunes Talents 2020 dans la catégorie « art de la scène » n’en est qu’à ses débuts, mais ça promet ! Depuis qu'elle a décidé de vivre ses rêves, cette jeune Orléanaise trace en effet sa route vers le succès : en janvier, elle intégrera l’école de cinéma Kourtrajmé, créée par Ladj Ly.
Antonine Granet
13/06/1996 : Naissance à Montmorency
18/09/2020 : Acceptée à l'école Kourtrajmé
31/08/2021 : Fera ses premiers pas dans le cinéma

C’est en interprétant un extrait de l’œuvre de Jean Giraudoux, La folle de Chaillot, que Maryam Makosso a vu ses aspirations prendre vie, ces derniers mois. Tout d’abord lors des sélections à l’entrée de la première promotion d’acteurs de l’école parisienne Kourtrajmé, créée il y a deux ans par le réalisateur Ladj Ly (Les Misérables). Parmi les 60 candidats présents, sa détermination sans faille lui a permis de décrocher une place au sein de l’école. « Je n’ai jamais été aussi stressée de toute ma vie, parce que c’était la première fois que je souhaitais autant réussir quelque chose », raconte Maryam.

En octobre, poussée par son ami Yasser, elle a décidé de rejouer le même extrait lors de la finale du concours Jeunes Talents, organisé par la Ville d’Orléans, à l’issue duquel elle a remporté le premier prix de 1 000 €. Une aide financière qui est la bienvenue, puisque Maryam, surveillante d’internat au lycée Pothier, va quitter son travail pour poursuivre, dans quelques semaines, son rêve de devenir comédienne à Paris. « Je n’en peux plus d’attendre, avoue-t-elle aujourd’hui. Tous les jours, je me demande si le confinement va m’empêcher de faire la rentrée en janvier… » Les règles sanitaires ont déjà eu pour effet de diviser sa promotion en deux. Le premier groupe, qui a fait sa rentrée, partage d’ores et déjà des moments forts avec les intervenants. « Je regarde sur les réseaux sociaux la première section de ma promotion, qui ont déjà participé à une masterclass avec Vincent Cassel !, détaille Maryam. Ils mangent aussi avec Jamel Debbouze et Omar Sy… J’attends patiemment, mais c’est compliqué ! »

Adolescente, le souhait de la jeune fille était pourtant de travailler pour des ONG. Avide d’aider les autres, elle s’oriente ainsi, à l’âge de 16 ans, vers des études de droit afin de devenir juriste internationale. Mais à la même époque, elle fait ses débuts sur scène au sein d’une troupe de danseurs. « En danse, tu t’exprimes sans parler, souligne-t-elle. Pour moi, c’était quelque chose de magique… » Son humour et sa jovialité remportant toujours un franc succès auprès de ses proches, ses amis - son premier public - la poussent ensuite à monter sur scène pour faire du stand-up. D’un naturel pourtant pudique, c’est en secret que Maryam rêve d’être sur le devant de la scène, mais elle n’ose franchir le pas de prendre des cours de théâtre. Entre les études et la danse, elle s’adonne cependant à sa passion du cinéma en regardant les making of de tournages de séries et de films : elle aime découvrir l’envers du décor et voir le plaisir que prennent les acteurs
à jouer.

En 2018, Maryam Makosso décide enfin à vivre ses rêves : elle arrête la fac pour une année sabbatique et part à la rencontre de l’association 1 000 Visages, située dans le 12e arrondissement de Paris, qui propose des cours de théâtre gratuits. « Plus je jouais, plus j’aimais ça », confie-t-elle. Maryam n’a aujourd’hui aucun regret d’avoir arrêté ses études ; son nouveau chemin de carrière lui offrant la possibilité d’associer art et convictions. « J’ai envie que mon art soit engagé d’une certaine façon, explique-t-elle. J’aimerais aider les personnes qui ont le même physique que moi à se dire qu’ils peuvent y arriver. » Le parcours de l’actrice Aïssa Maïga la touche, d’ailleurs, particulièrement. « C’est une excellente comédienne et j’aime son engagement sur les sujets qui lui tiennent à cœur. C’est aussi une femme noire qui a réussi une carrière internationale. » Un sujet qui n’est pas tabou pour Maryam, consciente des différentes discriminations pouvant être exercées dans le milieu du cinéma. Il lui arrive, ainsi, de douter à cause de son aspect physique : « j’ai peur de n’avoir que des rôles de filles de quartier, de meilleure amie ou même d’être hyper-sexualisée. Or, j’ai envie de jouer n’importe qui et de pouvoir raconter n’importe quelle histoire. Je veux être prise parce que je suis bonne actrice et non pas pour remplir un quota ! »

Sacré caractère !

Localement, Maryam est reconnue comme une personne pétillante et drôle. Les rencontres amicales l’ont d’ailleurs amenée, durant l’été 2020, à présenter des capsules vidéo dans le cadre de l’opération « Tu fais quoi cet été ? », organisée par le CRIJ d’Orléans. Le projet comportera 22 épisodes tournés dans plusieurs centres « Information Jeunesse » partout en France. L’opportunité pour elle de faire découvrir à la jeunesse de sa ville d’adoption son talent de comédienne.

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